Peine et utopie | Actes du Colloque de Nice. Représentations de la sanction dans les oeuvres utopiques.

Actes du Colloque de Nice. Représentations de la sanction dans les oeuvres utopiques.

Le châtiment a-t-il sa place en utopie ? A priori, la chose ne va guère de soi dans la mesure où une société parfaitement ordonnée n’a nul besoin de recourir à la peine pour organiser le contrôle social de sa population. Comme l’écrit Morelly dans sa fameuse Basiliade (1753), « les arrangements malentendus de vos sociétés causent des désordres qui ne regardent qu'elles (…) ; elles en punissent les hommes, parce qu'elles ne peuvent les rendre bons ; elles s'en délivrent ; ainsi le châtiment est une marque d'impuissance en elles ».

Toutefois, les œuvres qui forment le corpus utopique, depuis celle fondatrice de Sir Thomas More, conservent à la peine, en particulier en matière pénale, toute sa place dans le processus de régulation sociale. Dans certains récits, l’appareil judiciaire est l’une des clés de voûte du bonheur collectif. Parfois, la peine est même différenciée, selon qu’elle s’applique aux enfants de la cité radieuse ou aux étrangers.

Dès lors, il faut mesurer le poids du contexte politique, idéologique et même institutionnel sur la production des auteurs qui s’engagent sur les chemins de la cité idéale. La peine serait-elle un mal nécessaire, une conséquence de la nature même de l’Homme ?

L'horizon de la sanction est vaste dans nos sociétés, et ne s’entend pas uniquement de la matière pénale. Les domaines administratifs, économiques, et fiscaux participent aussi de ces interrogations. Les épisodes révolutionnaires et les réformes judiciaires ou fiscales ne sont-ils pas portés par un élan utopique ? N’y a-t-il pas une « utopie de la peine », inscrite en filigrane dans nos contrats sociaux ? L’emprisonnement, la composition pécuniaire, le travail continu comme peine, solution plébiscitée par nombre d’utopies, montrent que la recherche de lois justes s’accompagne d’une réflexion sur les modalités mêmes d’application de la sanction.

Ce colloque interroge les ambiguïtés de l’utopie, ce « jeu destiné à stimuler l'imagination critique » (Baczko, 1978) dans une perspective historique large, afin de mesurer son influence rémanente, et peut-être puissante, sur les législations positives et les pratiques judiciaires les plus actuelles. L’utopie est-elle prisonnière des conditions d’énonciation qui bornent le débat public ou parlementaire, comme prise dans l’argile de son époque ? Ou, à l’inverse exprimant mieux que toute autre source, l’état de nos représentations sociales, parvient-elle à les dépasser ?

Les plateformes chrétiennes de l'utopie

Alberto Lupano : Communication dans un congrès

Liem Tuttle : Communication dans un congrès

Ida Ferrero : Communication dans un congrès

Trajectoires anarchistes et libertaires de la peine en utopie

Anne-Sophie Chambost : Communication dans un congrès

Claire Vachet : Communication dans un congrès

Alain Brossat : Communication dans un congrès

Laboratoires utopiques de la peine au XVIIIème siècle

Philippe Audegean : Communication dans un congrès

Yan-Erick Fajon : Communication dans un congrès

Jérôme Ferrand : Communication dans un congrès

Les utopies législatives au XIXème siècle

Mario Riberi : Communication dans un congrès

Marc Ortolani : Communication dans un congrès

Luigi Delia : Communication dans un congrès

Par-delà les frontières de l'utopie au XXème siècle

Yannick Rumpala : Communication dans un congrès

Demain, l'utopie sans peine ?

Aude Giuglaris : Communication dans un congrès

Olivier Razac : Communication dans un congrès

Jean-Luc Gautero : Communication dans un congrès

Champs et contre-champs de la peine en utopie

Kevin Ladd : Communication dans un congrès

Karine Deharbe : Communication dans un congrès

Christine Peny : Communication dans un congrès