Cycnos | Volume 20.2 - La représentation en question -Microlectures-
Volume 20.2 - La représentation en question -Microlectures-
Sous la direction de Michel Remy
Ce numéro de Cycnos a l'ambition de contribuer, avec toute la modestie requise, au désœuvrement de la représentation, au sens de Maurice Blanchot. Nombreux sont ceux qui, déjà, ont abordé cette tâche, philosophes, critiques, universitaires, que ce soit sous l'égide de Deleuze, Derrida, Lacan ou Foucault. C'est en éliminant ce que la représentation, dans l'esprit de beaucoup, traîne de mimétique, de répétitif et d'univoque dans son sillage, que l'on retrouvera dans l'écriture sa différence constitutive, que l'on échappera aux codes binaires de la représentation et que l'on pourra questionner les différents protocoles d'interprétation. Une société une culture de représentation n'est-elle pas une société, une culture de masques, où tout sujet et tout objet ne seraient que l'image non problématique du ou des discours qui sous-tendent, structurent et garantissent cette société ou cette culture ? On sait depuis longtemps que le réalisme, en tant qu'adéquation parfaite entre la réalité et son compte-rendu, entre la chose et le mot, est un faux-semblant, une illusion, un reflet-mirage, une vue de l'esprit. Pourquoi, dés lors, ne pas soumettre les textes, qu'ils soient écriture, peinture, photographie, film ou musique, à la question de ce qui les dé-limite ? Ce numéro de Cycnos présente le fruit des activités de notre Centre de recherches, le CRELA, devant lequel collègues et doctorants sont intervenus sur la problématique de la représentation. Le thème a été abordé par le biais de microlectures, c'est-à-dire d'analyses de textes très courts, extraits d'œuvres ou non, qui permettent de mieux cerner, au plus près, le travail du texte, ses stratégies littérales de désœuvrement. La réflexion s'est portée dans deux directions, d'abord vers des textes qui jouent d'eux-mêmes avec leurs limites, c'est-à-dire avec leur lisibilité, puis vers des textes où l'écriture se trouve confrontée avec ce qui n'est radicalement pas elle, ce qui tend à la déborder, tôt ou tard, le corps. Dans la mesure du possible, nous avons fait figurer les textes analysés avant le texte des interventions afin de faciliter le jugement sur pièce.
décembre 2003
Geneviève Chevallier : Ping ou les avatars de la représentation
Graham Dallas : Habeas corpus
Michel Remy : La représentation à ses limites ou l’impossible identité
Colette Guedj : Traces et fragments : l’écriture aux limites
Daniel Charles : Shattering Representation From Landscape to Soundscape : Cage/Japan
Marie-Noëlle Zeender : Earnest, vous avez dit Ernest ? Oscar Wilde et la « différance »