Le petit dieu amour : au cœur de la traduction des Sonnets de Shakespeare

Denis Devienne

Résumé :
International audience
Among the ambiguities which abound in Shakespeare’s Sonnets (1609), the issues of gender and sexual identity are certainly central; they imply crucifying decisions for the translator and particularly for the French translator. The grammatical choices, syntax and style, on the one hand, and gender issues, choices and sexual identity or colour, on the other hand, are not exactly equivalent but they interact profoundly. Who speaks to whom and of what love? Is irony the sexual hue hiding love or is love just a speech ironically covering brutal desire? How are we to translate a text that play on those double meanings, without losing this humor based on hesitation that seem to be the trademark of the sonnets? Can one combine and vary angles of translation without lacking of unity? We present here the choices made by several among the numerous translators in French.
Dans les deux derniers sonnets, redondants, du recueil des sonnets de Shakespeare, apparaît la figure d’Éros-Cupidon. Est-ce à dire que tout le recueil doit se traduire avec pour cible une érotisation univoque ? Si le traducteur s’aperçoit vite qu’il ne peut faire l’économie de la dimension sexuelle des récits et discours qui habitent les poèmes, la couleur à leur donner reste une affaire de choix, difficile à prendre. En effet, Shakespeare semble avoir pris un malin plaisir à multiplier les points d’irrésolution ; au premier chef desquels, sans doute, il faut placer la valeur du désir et de ses diverses incarnations verbales. Désir brutal, amour essentiel, parodie de discours, c’est au traducteur de choisir sa flèche.
Date de publication : 2010-06-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Tohoku University [Sendai]
Source : hal-04556829

Citer ce document

Denis Devienne, « Le petit dieu amour : au cœur de la traduction des Sonnets de Shakespeare », Loxias, 2010-06-15. URL : https://hal.science/hal-04556829