Poe/Baudelaire : de la traduction au portrait littéraire ?
Résumé :
International audience
Poe’s work has always been considered in a surprisingly original way by American literary critics. Scholars in translation, compared literature or text-analysis have lately detected in Poe’s text a talent for creativity and modernity that his contemporaries had ignored, influenced as they were by Rufus Griswold’s biased and derogatory portrayal of Poe. Poe’s tales had to cross the Atlantic to reach a well-deserved posthumous intellectual recognition in the late XIXth century.As there were at least two Edgar Allan Poe(s), an American one and a more European one, subtly portrayed by Charles Baudelaire’s translations into French, it is quite interesting to try to see –through and beyond these different characterisations- who Poe really was and whose work we really look into when we read Poe’s translations.
Auteur au parcours atypique dans l’histoire littéraire américaine, son œuvre – qu’elle soit originale, traduite ou encore sans doute, dans une large mesure réécrite par d’autres – a été la source d’inspiration de nombreux travaux de recherche en littérature comparée, en traductologie, en psychanalyse mais aussi depuis peu en culture et civilisation. Ce récent retour en grâce d’un Poe soudain érigé en figure pop indique s’il en était besoin que les Etats-Unis ont enfin pardonné à Poe un avant-gardisme intellectuel qui l’avait arbitrairement placé après sa mort soit parmi les mauvais écrivains, soit parmi les dépravés du Vieux Monde. C’est sans regrets aucuns, et ce grâce en raison du dénigrement de Rufus Griswold, que les milieux intellectuels américains avaient alors laissé l’œuvre de Poe traverser l’Atlantique pour vivre une seconde vie posthume en Europe. Puisqu’il y eut donc au moins deux Poe, Poe l’Américain, et Poe l’Européen, il était important pour nous ici de tenter de tisser un portrait juste du vrai Poe à travers le miroir sans nul doute quelque peu déformant que nous tend celui qui le premier s’empara de son œuvre, non pour la renier - ce qui fut le projet unique de l’exécuteur testamentaire de Poe – mais bien pour en jouir, se l’approprier et la transmettre, j’ai nommé Charles Baudelaire.
Date de publication : 2010-03-08
Citer ce document
Anne Garrait-Bourrier, « Poe/Baudelaire : de la traduction au portrait littéraire ? », Loxias, 2010-03-08. URL : https://hal.science/hal-04537259