Poe-pourri : le sommeil du traducteur

Jean-Louis Cornille

Résumé :
International audience
Is it possible that Baudelaire derived a ghostly allegory of translation from his reading of Poe’s work? The facts are indeed troubling: Poe dies in 1849, when Baudelaire has just started to translate him; the same happens in 1859 when he translates De Quincey’s work: it would appear that Baudelaire’s conception of translation implies the death of the original author, whose ghostwriter he then becomes.
Se pourrait-il que Baudelaire ait tiré de sa lecture de Poe une conception fantomatique de la traduction, une allégorie funèbre ? Rappelons les faits : ils sont troublants. Poe meurt en 1849, à un moment où Baudelaire vient à peine de se pencher sur son œuvre. Il en ira de même pour De Quincey, dont la mort, en 1859, intervient alors que son traducteur français est encore en pleine besogne – à croire que le fait de traduire implique la disparition de celui dont on se met à recopier l’œuvre en une autre langue, comme s’il devenait infiniment plus facile de faire « revenir » la langue vivante d’un mort.
Date de publication : 2010-03-14
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : University of Cape Town
Source : hal-04537275

Citer ce document

Jean-Louis Cornille, « Poe-pourri : le sommeil du traducteur », Loxias, 2010-03-14. URL : https://hal.science/hal-04537275