Infanticide et émancipation féminine dans Alan’s Wife d’Elizabeth Robins et de Florence Bell
Résumé :
Cet article étudie une pièce annonciatrice du nouveau théâtre édouardien : à travers la naissance d’un enfant handicapé et la question de l’infanticide (sujet controversé surtout à une époque de vénération de la figure maternelle), Alan’s Wife explore les complexités du statut maternel, et remet en cause toute définition réductrice ou idéaliste de la maternité. En créant un personnage qui refuse de se repentir et de plaider la folie temporaire, la pièce aborde le problème de l’infanticide de façon radicalement nouvelle. Dans quelle mesure la pièce permet-elle de repenser cette transgression absolue d’un point de vue féministe et de proposer un prototype de Nouvelle Femme ? La faute est moins dans la nature de l’acte réel de Jean Creyke que dans la portée symbolique de cet acte, par lequel la femme affirme son autonomie, proclame son droit à redéfinir des valeurs éthiques et à remettre en cause l’hégémonie masculine.
This article examines Alan’s Wife, an early and key text of the new drama movement. The birth of a crippled child and the question of infanticide (a highly controversial subject particularly in a period that glorified the mother figure), enable the play to explore the complexities of motherhood, challenging any reductive or simplistic definition of maternity. By creating a character who refuses to repent and to plead puerperal mania, the play offers a radically new interpretation of infanticide. This analysis aims to determine in what way the staging of the ultimate crime, and of the refusal to repent, enable the dramatists to represent infanticide from a feminist perspective and to create a prototype of the New Woman. It becomes clear that Jean Creyke’s transgression lies less in the act itself than in the symbolic value of the act through which she asserts her autonomy, her right to redefine ethical values, and to question the patriarchal, logocentric discourse.
Mots-clés :
hégémonie, transgression, subversion, paradigme maternel, ordre symbolique, doxa, folie post-natale, mutisme, eugénisme
Date de publication : 2006-11-09
Citer ce document
Eleanor Stewart, « Infanticide et émancipation féminine dans Alan’s Wife d’Elizabeth Robins et de Florence Bell », Cycnos, 2006-11-09. URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/619