" "Que diable allait-il faire dans cette galère ?" Récit de mer et heureux naufrage au théâtre : d'Eschyle à Wilkie Collins"
Abstract :
International audience
On sait depuis les pièces de Racine que la mer est un ingrédient narratif essentiel, un décor signifiant qui confère à la tragédie plus d’acuité : battant de ses flots les bases du palais, elle fournit l’espoir d’un secours ou la menace, métonymie des forces qui environnent et enferment les personnages dans leur destin. La mer est-elle condamnée à rester un cadre, simple objet de récit dans le théâtre, puisque matériellement irreprésentable ? On pourrait penser que la situation d’un équipage enfermé à bord d’un navire – sans espoir d’évasion avant l’escale – constitue un huis-clos d’une remarquable efficacité théâtrale : resserrement des acteurs et de la temporalité, enjeu vital… Or l’examen despièces de théâtre liées de quelque manière à la mer ne rend pas compte de cette hypothèse. Les pièces tirées de romans maritimescessent en quelque sorte d’être maritimes. Au contraire, les tragi-comédies en particulier font la part belle à de longs récits de naufrage, qui deviennent un topos aux motifs récurrents. La force tragique y perd de sa vigueur au profit d’autres desseins.
Keywords :
théâtre, tragi-comédie, mer, heureux naufrage, décor, Plaute, Shakespeare, Mairet, Rotrou, La Calprenède, Bouscal, Racine, Gouges
Published : 2006-04-06
Citation
Odile Gannier, « " "Que diable allait-il faire dans cette galère ?" Récit de mer et heureux naufrage au théâtre : d'Eschyle à Wilkie Collins" », Loxias, 2006-04-06. URL : https://hal.science/hal-03655788