2. Dramaturgies participatives

Résumé :

International audience

Se confronter au réchauffement climatique, c’est se confronter à un « hyperobjet » (Morton) redoutable pour la pensée. Aussi artistes, philosophes et scientifiques arguent souvent de la nécessité de l’imagination, tant pour comprendre l’enchevêtrement de problèmes actuels que pour anticiper le futur. Mais ces « potentiels du temps » (Imhoff) courent le risque de toute représentation, fusse-t-elle théâtrale ou médiatique : celui d’être reléguée au domaine de la pure fiction ou de la cognition. La position de sujet sachant ou imaginant tend cependant à aller de pair avec le point de vue de Sirius (Latour) qui donne l’illusion par la pensée de se saisir des choses tout en les maintenant dans une extériorité. Or le sujet écologique est un sujet entrelacé avec le vivant, sa position ontologique est relationnelle et dynamique. Cette contribution aimerait de ce fait se focaliser sur des dispositifs immersifs et participatifs qui rebattent un peu les cartes des positions de chacun.e. Je formule l’hypothèse que ces théâtres répondent davantage à l’exigence de tissage de relations différentes, avec les humains et non humains, et qu’ils permettent de dépasser les registres prioritairement cognitifs et (science-)fictionnels. La communication présentera différentes catégories de dispositifs suivant des distinctions à la fois formelles et thématiques. Les analyses se fonderont sur les méthodes des études théâtrales et sur les philosophies postmatérialistes. Elles chercheront à dégager les potentialités mais aussi les difficultés que réservent les arts immersifs et participatifs de l’Anthropocène.

Date de publication : 2022-06-07