Ce que dit la peinture : formes et enjeux du discours rapporté dans les Conférences de Félibien (1668)
Résumé :
International audience
In this paper, we consider the forms of reported speech in Felibien’s Conférences sur la peinture et la sculpture. We focus on what we call « discours indirect d’enregistrement » (recording indirect speech), which scenarizes the relations between written and oral in this text. We show that the act of signing an opera subsitutes for the act of quoting the academicians and that Felibien can no longer stand the clerk ethos he was looking for in using the indirect speech. This indirect speech leads indeed to a new share of voices and offers strategies of quotation as different as inscription and plagiarism.
Cet article étudie les formes du discours rapporté dans les Conférences sur la peinture et la sculpture de Félibien, et spécialement une forme particulière de discours indirect, le discours indirect d’enregistrement, qui scénographie le rapport entre écrit et oral dans ce texte. L’auteur montre qu’en faisant passer les conférences – genre inédit au sein de l’Académie Royale – de l’oral à l’écrit, Félibien substitue au geste de citer les académiciens celui de signer une œuvre, ce qui ordonne un partage des voix en contradiction avec l’éthos de greffier qu’il tente de se construire grâce au DI d’enregistrement. Il apparaît clairement, à l’étude des exemples, que ce DI se prête à des stratégies citationnelles a priori aussi distinctes que l’inscription et le plagiat, ce dernier apparaissant au final comme un des possibles contextuels de la citation.
Mots-clés :
Conférences, Félibien, indirect speech, painting, quotation, citation, Conférences, discours indirect, Félibien, peinture
Date de publication : 2009-06-11
Citer ce document
Lucile Gaudin-Bordes, « Ce que dit la peinture : formes et enjeux du discours rapporté dans les Conférences de Félibien (1668) », Cit-Dit, 2009-06-11. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03658114