Jane Eyre et l'affect de l'image : entre texte et écran
Catherine Lanone, Zachary Baqué
Résumé :
Dans Jane Eyre, Charlotte Brontë met en abyme le rôle de l'image en faisant des aquarelles de Jane des visions romantiques prémonitoires originales. Brontë nous invite ainsi à réfléchir au rapport texte/image, aux mécanismes de transposition (puisque Jane enfant se réfugie dans les gravures de Bewick, qui viendront inspirer ses visions d'adulte), aux modalités de représentation, cadrage ou hors champ, autant d'éléments qui peuvent éclairer notre approche d'un autre type de transposition, l'adaptation filmique ou cinématographique. En partant entre autres des aquarelles de Jane, cet article se propose donc de s'interroger sur une scène de rencontre emblématique, celle de Jane et de Rochester, afin de montrer comment le texte de Brontë sait contrevenir aux conventions qui régissent d'ordinaire les scènes de première rencontre, et comment cet affect peut se transposer à l'écran, entre gothique et romance, dérive insolite et insistance sur la résilience de Jane. Les effets de décor, d'éclairage, le choix des plans et des dialogues, sont autant d'indices guidant peut-être, en fin de compte, vers l'utilisation très particulière des effets sonores qui permettent à Brontë de jouer avec brio sur le hors champ.
Date de publication : 2010-03-11
Citer ce document
Catherine Lanone, Zachary Baqué, « Jane Eyre et l'affect de l'image : entre texte et écran », Cycnos, 2010-03-11. URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/289