Quelle parole le musicothérapeute en psychiatrie doit-il faire surgir ? En psychiatrie, le musicothérapeute doit-il absolument faire parler les malades ?
Nicole Duperret-Gonzalez, Nelly Madeira
Résumé :
National audience
It is commonly accepted that talking to someone else about one’s troubles [3] can have acalming effect. Indeed, psychiatric care generally revolves around talking therapies. Many clinical examples from mental health care theorists look at the meaning of psychiatric symptoms in the light of intra and/or inter-subjective dynamics. Often, psychiatric patients do not speak, either because they cannot or do not wish to, or else because their spoken language is incomprehensible or beside the point. Hence the considerable value of psychotherapies which us eart as a medium, in particular musictherapy. Here, we refer to several clinical examples where the very use of language represents an obstacle, which inhibits the patient’s capacity to symbolise. Aimed at the field of mental health care, this article provides a sort of mini-catalogue of cases, where music therapy has helped to overcome mutism or pathological silence thanks to constant adjustments in our treatment methods.
Il est classique d’admettre que de parler et ainsi d’exprimer ses soucis à autrui peut avoir bien souvent une fonction apaisante. C’est sur ce point de vue très populaire que les soins en psychiatrie reposent le plus souvent. Les nombreux théoriciens du soin psychique offrent de fréquentes illustrations cliniques au sujet du sens du symptôme psychiatrique, du point de vue de la dynamique intrasubjective et/ou intersubjective. Souvent le malade mental ne parle pas, qu’il ne le puisse ou ne souhaite pas, ou bien parle « à côté », dans un langage parlé hermétique. C’est pour cela que les techniques du soin psychique ayant recours à certaines médiations artistiques, et surtout à la musicothérapie, revêtent un intérêt non négligeable. Il est, dans le présent travail, question de faire référence à plusieurs situations thérapeutiques ou le recours à la parole elle-même représente un obstacle à la possibilité de symbolisation de la personne malade. Nous dressons ainsi, du côté de la psychiatrie, une sorte de petit catalogue de cas de mutisme ou de silence pathologique que la musicothérapie, grâce à chaque fois à un aménagement du dispositif, va permettre de lever.
Date de publication : 2019-07
Citer ce document
Nicole Duperret-Gonzalez, Nelly Madeira, « Quelle parole le musicothérapeute en psychiatrie doit-il faire surgir ? En psychiatrie, le musicothérapeute doit-il absolument faire parler les malades ? », Revue française de musicothérapie, 2019-07. URL : https://hal.science/hal-03432337