Entre jubilus et lamento : les affects criés, parlés, chantés
Résumé :
National audience
La voix humaine, à travers toutes ses expressions, véhicule des affects : réaction brute du cri (envisagé ici au sens large), intonations de la parole, mélodie chantée. Derrière ces trois types phonatoires, mutuellement corrélés, se profile le ternaire anthropologique corporel-psychique-spirituel, dont le chant est l'extériorisation vocale la plus complète. La vocalise "jubilatoire" des alléluias grégoriens épanche une joie mystique ; elle a son origine dans le folklore, sans doute aussi dans des glossolalies mentionnées par saint Paul. D'autre part, les styles musicaux de toutes les époques expriment la douleur par le demi-ton descendant, qui reproduit l'inflexion vocale spontanée du gémissement. Enfin, l'accent de la parole se module de mille et une manières, pour enrichir les mots d'une coloration affective. Les orateurs antiques et modernes savaient l'exploiter afin d'émouvoir leur auditoire. Et les chants de caractère déclamatoire se calquent sur les accents parlés, non sans rehausser et développer les virtualités affectives de ceux-ci par les ressources propres de la musique, mélodie et harmonie.
Date de publication : 2008-01
Citer ce document
Jacques Viret, « Entre jubilus et lamento : les affects criés, parlés, chantés », Revue française de musicothérapie, 2008-01. URL : https://hal.science/hal-03433288