À propos

Dans un monde où la plupart des enjeux, individuels et collectifs, sont désormais déterminés, d’une manière ou d’une autre, par la science et la technologie, il est paradoxal que la culture scientifique régresse : beaucoup de “littéraires” renoncent ainsi à s’approprier leur part du patrimoine culturel commun.

Ce n'est assurément pas le cas des auteurs de science-fiction. Comme son nom même le revendique, le genre constitue un vecteur efficace des images de la science et de la culture scientifique. Pour nombre de nos contemporains, c’est même pratiquement le seul, souvent relayé parla télévision et le cinéma : des millions de fans discutent à l’infini sur la “physique” de Star Trek ; le thème de Star Wars est universellement reconnu, et la cybernétique est bien plus largement associée à Isaac Asimov qu’à Léon Brillouin et Norbert Wiener.

Il est donc essentiel de comprendre les mécanismes à l’œuvre, aussi bien en termes sociologiques — quelles images, quels mots de la science et de ses méthodes la science-fiction transmet-elle au grand public — que pédagogiques — quelles techniques narratives a-t-elle développées ? Les démarches intellectuelles et créatives que la (meilleure) science-fiction a appris à induire chez ses lecteurs, de la “suspension d’incrédulité” au “dépaysement”, sont autant de stratégies leur permettant d’assimiler en quelques pages, souvent divertissantes, les enjeux complexes de sociétés futures ou extra-terrestres bien plus déroutantes a priori que le clonage ou les OGM. Ces stratégies peuvent-elles être suscitées dans d’autres contextes, et constituer des outils efficaces pour appréhender le présent ?

Ces questions transdisciplinaires sont au cœur d’une démarche universitaire arrivée à maturité depuis les années soixante-dix dans les universités anglo-saxonnes, dans le cadre de “SF studies” faisant figure de spécialité académique à part entière mais encore balbutiante en France, où la science-fiction a longtemps été cantonnée par l’Université au rang de paralittérature. La récente multiplication d’événements académiques1 et de thèses portant sur la science-fiction, dans toutes les disciplines (philosophie, littérature comparée et anglais en particulier, mais aussi sociologie, études cinématographiques, didactique des sciences, psychologie clinique, etc.) démontrent que ce retard français est en train de se combler. L’ambition des Journées Sciences et Fictions est d’accompagner la formation de cette jeune communauté française de recherches sur la science-fiction, en lui offrant un rendez-vous périodique permettant à ses membres confirmés de se retrouver dans le cadre authentiquement interdisciplinaire indispensable à ce domaine transversal, et aux plus jeunes de dépasser le sentiment de marginalité et d’isolement qu’ils éprouvent encore trop souvent.

Les Journées Interdisciplinaires Sciences et Fictions constituent en outre un lieu de rencontre entre “littéraires”, spécialistes de la science-fiction et de ses discours, et “scientifiques” conscients de l’importance de cet outil pour la communication scientifique en direction du grand public, et des jeunes en particulier, avec la participation d’écrivains. Elles sont organisées par l’Institut Robert Hooke de Culture Scientifique (IRH, dir. Pierre Coullet) de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elles sont accueillies dans le village perché de Peyresq (Alpes-de-Hautes-Provence), restauré et entretenu par l’association belge ASBL Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, et assurent désormais l’ouverture de la saison académique de ce “Foyer d’humanisme”. Les participants sont pris en charge de Nice à Nice, un car assurant le transport vers Peyresq, et un cuisinier et du personnel à demeure gérant l’accueil au village avec gentillesse et brio. Loin des distractions et des sollicitations de la ville, les participants ont le temps d’apprendre à se connaître et de découvrir les complémentarités de leurs compétences respectives, en toute liberté intellectuelle : les Journées Sciences et Fiction sont ce qu’ils décident d’en faire.

Comités d'organisation

Édition 2010 : Hard science fiction et imaginaire scientifique

Ugo Bellagamba, UNS, Ermes
Éric Picholle, CNRS LPMC, Nice
Daniel Tron, université de Tours

Édition 2009 : Les subjectivités collectives

Ugo Bellagamba, UNS, Ermes
Éric Picholle, CNRS LPMC, Nice
Daniel Tron, université de Tours

Édition 2008 : Rudyard Kipling, l'enchantement de la technique

Jean-Luc Beaumont, IRH Nice
Ugo Bellagamba, UNS, Ermes
Éric Picholle, CNRS LPMC, Nice
Daniel Tron, université de Tours

Édition 2007 : Robert A. Heinlein et la pédagogie du réel

Jean-Luc Beaumont, IRH Nice
Ugo Bellagamba, UNS, Ermes
Éric Picholle, CNRS LPMC, Nice

Crédits & contacts

Responsables de l'édition électronique

Anouk Arnal, ingénieur agronome, agence paysages, Avignon. Anouk.ARNAL@univ-cotedazur.fr

Ugo Bellagamba, historien du droit et des idées politiques, laboratoire ERMES, université Côte d'Azur, Ugo.BELLAGAMBA@univ-cotedazur.fr

Eric Picholle, physicien CNRS & IRH Nice, Eric.PICHOLLE@univ-cotedazur.fr

Suivi éditorial et de la mise en ligne

Ghislain Chave, coordinateur éditorial, épi-revel, université Côte d'Azur, SCD, epi-revel@univ-cotedazur.fr

Conception et intégration de la maquette

Richard Marsot, développeur, Revel, université Nice-Sophia Antipolis, SCD.

Contact Journées interdisciplinaires Sciences et Fictions

https://sfpeyresq.sciencesconf.org
evenements@espe-aquitaine.fr

Liens et publications amies

Éditions du Somnium

somniumeditions.fr

Peyresq Foyer d'Humanisme

peiresc.org

Colloque Peine & utopie

epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/peine-et-utopie