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[hal-05021999] Habiter à l'ombre des forêts -hybridités, amours et amitiés écopoétiques dans trois films contemporains

Cet article interroge les espaces forestiers dans First Cow de Kelly Reichardt, Blissfully yours d'Apichatpong Weerasethakul et Le règne animal de Thomas Cailley dans une perspective écopoétique. Ces films s'attachent à explorer la possibilité d'habiter la forêt, même provisoirement, et les formes filmiques qui prennent en charge cette modalité de relation à la forêt. Fuyant diverses formes de violence, les personnages de ces films trouvent dans la forêt un lieu où réinventer des contacts et des rencontres avec des présences humaines, animales et végétales. Au-delà d'un simple refuge ou abri, l'approche écopoétique des cinéastes révèle la forêt comme un espace constitué d'enlacements qui protègent, dans l'opacité du feuillage et des enchevêtrements végétaux, la possibilité de déployer des relations habitantes -amitié, érotique, hybridité. Mots-clefs : forêt, écopoétique du cinéma, relation humain/autre-qu'humain, habiter, formes filmiques contemporaines. ...more

[hal-04995796] Habiter l'exil dans l'écriture de Khatibi : vers une poétique de la pluralité

Cet article analyse la manière dont l'exil, dans l'oeuvre d'Abdelkébir Khatibi, ne constitue pas seulement une rupture, mais un mode d'habitation du monde par l'écriture. Loin d'être une condition subie, il devient une force créatrice qui façonne l'identité, la mémoire et la langue. L'étude explore comment le corps inscrit les traces de l'histoire, comment le bilinguisme s'impose comme un espace de résistance et de réinvention, et comment l'écriture elle-même devient un lieu de déplacement et de métamorphose. Elle démontre que l'esthétique khatibienne repose sur une poétique de la fluidité, où habiter l'exil signifie embrasser le mouvement, l'hybridité et la négociation perpétuelle de l'identité. ...more

[hal-05021694] Habiter chez l'Autre pour ré-habiter chez soi dans Une année chez les Français de Fouad Laroui

Dans une Année chez les Français, Fouad Laroui met en scène le récit initiatique d'un enfant marocain, Mehdi, qui entre au lycée français Lyautey de Casablanca pour poursuivre ses études secondaires. Cette aventure scolaire, au cours de laquelle le protagoniste habite l'espace français, réserve pour lui en réalité une odyssée où il fait l'expérience de l'altérité. Toutefois, habiter la culture et la langue de l'Autre est vécu comme un miroir qui, tout en étant ouverture sur « des occidents périlleux », lui renvoie une image renouvelée de lui-même. Ainsi, en habitant la culture française, le héros se redécouvre au prisme de la différence et apprend à ré-habiter son identité et à cohabiter dans le monde. Ce jeu de réflexivité témoigne de la complexité et de la richesse du rapport à l'Autre que l'oeuvre met en lumière. Il s'agira donc de montrer comment l'espace de l'altérité permet au héros de ré-habiter autrement sa culture mère tout en s'ouvrant au monde dont il partage la demeure avec les autres. ...more

[hal-05021993] Hanter : la maison et au-delà

Cet article constitue une exploration préliminaire pour un projet de thèse recherche-création en littérature comparée, articulant réflexion philosophique et pratique artistique (dessin, écriture) autour de la hantise. Nous cherchons à explorer la dialectique entre habiter et hanter, comme modes d'existence. Il s'agit de comprendre dans quelle mesure la hantise est révélatrice des tensions entre identité/altérités, espace mental/espace domestique et présence/absence, qui sont inhérentes au fait d'habiter et donc d'être-là. La dimension labyrinthique de la maison hantée reflète le rapport entre la fragmentation de l'esprit et parallèlement de l'espace. Le concept freudien du Unheimlich (inquiétante étrangeté) sert de prisme théorique pour réfléchir à la hantise en tant que basculement entre le familier et l'étrange. La maison hantée est appréhendée comme un lieu liminal afin d'explorer la dialectique entre « espace noir » et « espace vide », d'où la trace émerge en tant que signe spectral. ...more

[hal-04995769] Sommes-nous chez nous dans ce monde ? Réponses homériques

Les théoriciens du roman comme Lukács ou Pavel ont opposé le roman et l'épopée au motif que l'épopée, contrairement au roman, n'interrogerait pas le rapport de l'homme au monde. L'épopée serait la célébration d'un homme qui appartient entièrement à sa communauté. Or, les épopées d'Homère permettent d'envisager la difficulté de l'homme à intégrer sa maison puisque l'Iliade a pour héros un personnage qui cause le malheur de son peuple et ne rentrera jamais chez lui, devenant le premier exilé nostalgique de la littérature occidentale ; et l'Odyssée met en scène un personnage qui devra, pour retrouver son chez soi et sa communauté, se retrouver lui-même, comme être humain singulier. ...more

[hal-04988590] Hanter, chanter : hantises dans la poésie élégiaque depuis 1945

La poésie de langue française, après la Seconde Guerre mondiale, a vu renaître sous de nouvelles formes le genre antique de l'élégie. Mais il se définit désormais comme un genre fréquenté par les spectres, figures du passé et de la mort qui poussent le sujet élégiaque à la hantise, à la projection angoissée de sa propre mort. En étudiant des textes poétiques d'auteurs les plus divers (Michaux, Grosjean, Esteban, Chessex, Réda, R. Rognet ou J. Sacré entre autres), on tente ici de décrire les signes et les enjeux de cette hantise élégiaque. Cela amène à interroger les liens entre hanter, habiter et chanter. ...more

[hal-05022031] De la poésie de l'espace à l'écriture cosmo-poétique de l'Habiter

Penser l'espace habité, tant dans sa dimension physique et sensible que dans sa dimension imaginaire et poétique, ouvre une réflexion plus large. Cette interrogation croise la pensée ontologique du physicien-poète Gaston Bachelard avec la pensée créatrice du concepteur-rêveur Peter Zumthor. Bien que leurs champs disciplinaires diffèrent, leurs écritures poétiques convergent autour de la notion d'espace habité, à travers leur écrit sur l'espace poétique. D'une lecture poétique à une écriture cosmo-poétique de l'espace habité, les deux penseurs découvrent que cet espace qu'ils abordent est porteur de l'essence de la maison première, la maison de leur enfance. Ce coin du monde représente le premier lieu d'enracinement dans le monde. Habiter ne se limite pas à occuper un lieu, mais devient un acte profondément poétique, une manière de se relier à l'univers par le prisme de l'espace vécu et imaginé. De tisser un lien intime entre la matière et l'imaginaire, entre le passé et le présent, pour créer une expérience de l'espace qui transcende sa seule matérialité et révèle son essence poétique. ...more

[hal-05021983] Habiter l'espace identitaire : quand l'identité devient une obsession. La statue de sel d'Albert Memmi

Albert Memmi (1920-2020) <p>écrivain et essayiste franco-tunisien, propose dans La statue de sel un personnage hanté entre autres par son passé et son identité. Écrit avec une grande finesse psychologique, ce roman prend les accents d'un récit autobiographique relatant l'histoire d'Alexandre Mordekhaï Benillouche qui se trouve face à des tourments à la fois endogènes et exogènes. Tout conspire à lui rendre la vie insupportable : le regard de l'Autre l'obsède, ses origines le tourmentent et l'espace qu'il occupe s'avère hostile. Sa ville devient à ses yeux « une mère dénaturée » et son pays un espace dysphorique. Aussi décide-t-il de s'exiler et de recommencer ailleurs, espérant habiter un monde qui n'a pas encore perdu sa candeur.</p> <div>Mots-clés<p>Habiter, obsession, identité, occuper, exil Albert Memmi, qui brille dans l'art d'esquisser les portraits, cisèle ici les traits d'un personnage qui, paraît-il , habite une impasse identitaire : il est pris dans le vortex des dédales de l'identité après s'y être empêtré par pur besoin de s'affirmer. La quête finit par emprunter un schéma funeste sonnant le glas de la stabilité interne et inscrivant la démarche du narrateur dans l'ordre de l'impossible. Camus parle de « l'impossibilité d'être quoi que ce soit de précis pour un juif tunisien de culture française. 1 » Dans cet article, l'enjeu est de voir comment le personnage principal est enlisé dans les méandres d'une identité hétérogène, à tel point qu'il semble habiter « une impasse identitaire », ainsi que d'examiner le rôle de l'écriture qui devient pour Mordekhaï un havre de sécurité qui l'abrite et soulage ses peines, tout en mettant l'accent sur ce cheminement allant du dépaysement intérieur vers l'exil qu'habiterait ce personnage après avoir décidé de partir pour guérir.</p></div> ...more

[hal-05022020] « Quand on va visiter une maison d'écrivain » (Tanguy Viel) : manières contemporaines d'habiter la littérature

Les travaux de Mathilde Labbé ont bien marqué les formes contemporaines de l'ancrage littéraire dans l'espace : maisons d'écrivains et résidences sont des espaces où la littérature s'incarne à travers des dispositifs institutionnels. Mais ces maisons ne sont pas seulement ouvertes aux lecteurs ordinaires, puisqu'elles peuvent aussi y accueillir, le temps d'une visite, d'autres écrivain.es. À travers les exemples de Tanguy Vieldans Icebergs et Vivariumet Didier Blondedans Carnet d'adresses et Baudelaire en passant -, on interrogera les modalités de ce dialogue littéraire qui se noue par espaces interposés. Comment la littérature vivante rendelle visite à ces lieux de mémoire ? En se laissant intimider par les formes imposées de la célébration institutionnelle ou en inventant d'autres modalités, plus libres et capricieuses, de renégocier avec un héritage littéraire ? Ces réflexions croiseront notamment les récentes interrogations de Christophe Pradeau, qui analyse dans Sur les lieux (2024), le magnétisme des lieux littéraires, et interroge ce que les écrivain.es vont puiser dans ces formes de pèlerinage littéraire. Aller sur les lieux de la littérature, mettre ses pas dans ceux des écrivain.es du passé, habiter même temporairement les maisons d'écrivain.es, c'est inviter à un déplacement temporel et géographique de l'identité littéraire, une anamorphose de sa propre esthétique, et repenser les rémanences paradoxales d'une sacralité littéraire, à une époque où le sacre de l'écrivain (Paul Bénichou) n'est plus de saison. ...more

[hal-05021687] L'habitation poétique du monde et sa dimension acroamatique : Meschonnic et Hofmannsthal

Heidegger, dans sa méditation sur Hölderlin, se proposait de faire du poème la « maison de l'Être ». Plus récemment encore, Jean-Claude Pinson publiait un essai pour approfondir les conditions de cette « habitation poétique du monde » et éclairer en quoi la spécificité du langage poétique posait les fondements d'une réalité autre, par lesquels le sujet s'éprouverait différemment, dans « l'assomption du contingent » ou l'approche du « sacré ». Cela appelle un certain nombre de critiques : est-il en effet seulement pensable de pouvoir « habiter » le monde poétiquement uniquement sous les espèces de l'épiphanie ontologique, de l'aléthique, du philosophique ou du sacré sans prêter attention à ce qui, dans le monde, se fait entendre autrement que sous la forme de l'Être et du savoir, autrement que comme un rapport d'emprise du sujet sur les apparences ? Il s'agirait d'explorer l'écoute de ce qui « habite le langage » et esquisse une autre forme de présence du sujet : une présence prise dans les paroles et les silences, les syncopes, les rythmes et les résonances qui déterminent cet entendement autre du sujet, sa dimension acroamatique. Dans cette zone de pensée où les signes et les concepts ne prennent plus, le langage poétique se fait l'instrument de réception du monde : il le sonde plus qu'il ne le fonde. Les lectures croisées de poèmes de Hofmannsthal et de Meschonnic tenteront de donner une idée de la teneur acroamatique de ce qui « habite » leurs poétiques. Mots-clés : acroamatique, aura, voix, spectralité. ...more

[hal-05021683] Habiter l'Océan

Si les problématiques contemporaines de l’architecture insistent sur l’habitation urbaine et terrestre, habiter sur ou dans l’eau est une expérience particulière en tout cas pour les humains. L’océan apparaît comme un lieu a priori inhabitable, mais les humanités environnementales en font un lieu ontologique. Habiter l’Océan est devenu une nécessité pour les habitants de Lower Manhattan dans New York 2140 (2017) de Kim Stanley Robinson à la suite d’une double montée des eaux au cours du XXIe siècle qui a submergé la partie sud de la ville, une échappatoire pour les Noés victimes de l’impérialisme militaire et mortifère des Terriens dans Mermere (2020) d’Hugo Verlomme dont l’intrigue est située dans un avenir non daté. De fait, nous examinerons les modalités d’un « habiter » l’océan à l’ère de l’Anthropocène, qu’il s’agisse de l’écotone entremêlant terre et océan qu’est devenu New York ou de l’écotopie océanique de Mermere. ...more

[hal-05022038] La chambre de Marguerite

Marguerite, celle de Goethe ou de ses réécritures, subit des changements importants au cours des oeuvres, et ceux-ci trouvent un lieu de prédilection pour se réaliser : sa chambre. Elle est ce lieu, dans l'habitation, qui permet à Marguerite elle-même d'investir et d'habiter la littérature, dans des oeuvres qui lui laissent une place grandissante au fil des réécritures. ...more

[hal-05021984] Habitat et habitude dans le paysage

Par un bref parcours dans la poésie de Philippe Jaccottet, et par des incursions dans celles de Lorand Gaspar et James Sacré -trois oeuvres contemporaines dans lesquelles l'immersion dans les espaces naturels est centrale -, cet article vise à montrer que l'habitat se construit par l'habitude, en opposant au passage dans l'espace, la répétition. Mots-clés : poésie ; paysage ; habiter ; corps ; mouvement Depuis les années 1950, et a fortiori depuis le tournant spatial et lyrique des années 1980, la poésie contemporaine manifeste le « désir d'une habitation de la terre et du monde qui soit séjour plus ''authentique'' 1 ». On sait ce que cette proposition de Jean-Claude Pinson doit à Martin Heidegger qui, à partir d'une lecture de Hölderlin, a invité à concevoir l'habitation comme « le trait fondamental de la condition humaine 2 », et la poésie comme « le "faire habiter'' originel 3 ». Qu'est-ce qu'habiter sinon avoir sa demeure dans un lieu, un espace habituellement choisi ? Le désir poétique contemporain traverse les murs circonscrits de la maison pour s'établir dans l'espace extérieur, le monde. Il se traduit par un retour à la nature, aux choses sensibles, aux figures de l'altérité et, de manière plus spécifique, par l'élection du paysage « comme un motif privilégié et comme un lieu de vie et de travail 4 ». Habiter revient donc, pour une partie de la poésie contemporaine, à susciter dans le monde réel, et à révéler dans la page, la rencontre d'un corps et d'un espace rendu familier par un contact assidu. Il s'agit, autrement dit, de refuser les distances, de défier l'extériorité, d'apprivoiser l'étrange dehors du monde pour s'enraciner tout entier en lui, comme le traduit ici Philippe Jaccottet :<p>Ne pas voir cela du dehors. Ce ne peut être un spectacle, c'est ce qui est réellement vécu, traversé, le secret où l'on habite, auquel on ne peut être extérieur. Quand on est dans le corps, au coeur du monde -non plus un regard, même quand on regarde, le regard est pris dedans. Prisonnier, alors seulement on vit, non pas quand on est détaché 5 .</p> ...more

[hal-05021988] Habiter l'espace de captivité : « habiter colonial », habiter autochtone et hybridité culturelle dans quelques récits de captivité indienne

<div><p>Les récits de captivité indienne dont il est question dans cet article attestent d'une autre manière d'habiter un lieu et offrent de nouvelles formes de représentation du monde et de l'Autre. L'expérience de captivité prend la forme d'un « tiers-espace » que le captif et les autochtones habitent et dans lequel une forme de cohabitation s'installe. Habiter l'espace de captivité pourrait se transformer en une forme d'habiter la culture de l'Autre : l'autochtone. La différence culturelle qui apparaît et prend forme et sens dans l'espace de la captivité et à travers l'acte d'habiter, devient par conséquent le nouveau principe qui régit temporairement les relations entre les captifs et les autochtones. Dans Captive des Indiens. Récit d'une puritaine de Nouvelle-Angleterre enlevée en 1675 de Mary Rowlandson et Ma captivité chez les Sioux de Fanny Kelly, l'espace de la captivité, qui est dans un premier temps le lieu d'un séjour forcé et imposé aux captifs, se substitue à « l'habiter colonial » tout en permettant l'apparition d'un habiter autochtone dans lequel les captives sont confrontées à une vraie découverte de l'Autre et de sa culture. Par ailleurs, le récit de Cabeza de Vaca est le reflet d'une expérience d'hybridité culturelle et d'un devenir-autre.</p></div> ...more

[hal-05022052] Jouez : ça vit ! Rencontre avec Charles Berling

Entretien avec Charles Berling ...more