Retour au « pays-temps » de Grannie (Louis-Philippe Dalembert, Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, L’Autre Face de la mer, Les dieux voyagent la nuit)

Odile Gannier

Abstract :
International audience
L’œuvre de Louis-Philippe Dalembert est pour une grande part narratologiquement orientée vers la réactivation d’un « pays-temps » (Les dieux voyagent la nuit, 29) qui donne vie à un lieu en partie réel, en partie fictionnel, Port-aux-Crasses ou Salbounda (alternant dans Le Songe d’une photo d’enfance), hanté par la présence de la grand-mère. Ce n’est pas pour autant toujours le lieu de l’enfance puisqu’il s’agit, pour le narrateur, d’y retrouver son être propre dans un autre contexte. Comme pour l’enfant dans Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, l’histoire est dans le rétroviseur – comme un souvenir est derrière soi, sans doute ; mais seule l’attention que l’on y porte permet de continuer à se conduire dans le présent et aller de l’avant. Grannie est restée sur place (le narrateur lui tient compagnie jusqu’à la fin dans L’Autre Face de la mer), elle fait toujours partie de l’univers du narrateur dans Les dieux voyagent la nuit et ce n’est qu’en la ressuscitant que le héros peut expliquer sa personnalité présente. Les récits ne sont donc pas des souvenirs d’enfance, au sens d’un passé révolu, mais l’enrichissement de la personne des multiples histoires qui le composent.
Published : 2016-06-17
Document Type : Conference papers
Affiliation : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (CTELA) ; Université Nice Sophia Antipolis (1965 - 2019) (UNS)-Université Côte d'Azur (UniCA)
Source : hal-04603225

Citation

Odile Gannier, « Retour au « pays-temps » de Grannie (Louis-Philippe Dalembert, Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, L’Autre Face de la mer, Les dieux voyagent la nuit) », Loxias-Colloques, 2016-06-17. URL : https://hal.science/hal-04603225