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Derniers articles
[hal-04738346] Les mouvements oculaires comme indice du traitement langagier
Les mouvements oculaires sont étroitement liés aux processus attentionnels et peuvent être utilisés comme indices en temps réel du traitement linguistique. Après une présentation des techniques d’oculométrie, l’article expose des études psycholinguistiques fondées d’une part sur l’enregistrement des mouvements oculaires pendant la lecture afin d ‘étudier la perception et la compréhension du langage écrit et d’autre part sur le traitement du langage oral avec l’enregistrement des mouvements oculaires pendant la présentation simultanée d’une scène visuelle et d’un énoncé oral. ...more
[hal-04752627] Quand Albert rencontre Marguerite…
Qu’ont à voir ensemble la science et la littérature ? Tout et rien à la fois. Rien, car ce sont a priori deux domaines opposés ; tout, car il existe des interactions que seule ma double expérience de médecin et d’autrice peut mettre en lumière. En effet, quand on lit, on se rend compte que la médecine est devenue un thème littéraire, et quand on écrit, tout une palette d’hormones se mettent en mouvement. L’idée de cet article est de montrer le sens que l’auteure donne à la médecine d’aujourd’hui, et de mettre en mots par des écrits inédits les processus hormonaux à l’œuvre. ...more
[hal-04754187] Lumière et obscurité : de Sénèque à l'astronomie moderne
L’astronomie et la cosmologie ont ceci de particulier que c’est presque exclusivement grâce à la lumière qui nous en parvient que nous pouvons sonder les confins de l’Univers. En outre, il est impossible de mettre en place un dispositif expérimental pour tester les modèles que nous développons, dans la mesure où il n’y a qu’un seul Univers et que nous sommes dedans. Toutefois, c’est peut-être précisément pour cette raison que les Anciens s’interrogeaient déjà scientifiquement sur la nature des objets célestes et l’organisation du Cosmos, au-delà̀ de la perception immédiate et de l’impérieuse admiration pour le ciel étoilé au-dessus de nous. Ainsi, Sénèque, philosophe stoïcien, décrit avec sa langue imagée d’homme de lettres les phénomènes célestes, et cherche non seulement à établir des prédictions à partir de ce qu’il voit dans le ciel, mais aussi à interpréter ses observations pour les inclure dans des modèles, comme le modèle géocentrique, ou encore le modèle stoïcien d’explication du monde, où les préoccupations éthiques se mêlent aux questionnements scientifiques. De cette manière, chaque modèle attribue un statut ontologique à ses constituants, d’une manière qu’on pourrait qualifier de « démiurgique », pouvant en retour affecter nos propres perceptions. En confrontant les conceptions des Anciens aux nôtres, tant sur la question de la lumière que sur celle de notre modèle cosmologique et de son « secteur sombre », les auteurs mettent en perspective nos pratiques actuelles, ce qui nous rappellera à une certaine humilité́ vis-à-vis de ce qui échappe encore à notre compréhension du monde. ...more
L’article vise à attirer l’attention sur trois aspects problématiques du paysage intellectuel contemporain. Tout d’abord, il s’agit de démontrer que les études littéraires et les sciences humaines et sociales ont intégré largement des méthodes venant des sciences « dures ». Les « humanités numériques » en constituent une illustration, avec la prépondérance qu’elles accordent au quantitatif. Ensuite, l’accent est mis sur les approches : le discours des sciences humaines et sociales peut-il se distinguer de la littérature comme des sciences « dures » ? Autrement dit, ne doit-on pas admettre la légitimité d’un discours ne relevant ni du récit, ni du modèle ? Finalement, l’auteur souligne autant l’intérêt de l’étude statistique des réseaux de l’internet que le caractère tout à fait discutable des tentatives d’établissement d’une « physique sociale » issue du recueil et du traitement de données massives sur les comportements humains. ...more
Dans une perspective de pluridisciplinarité́, cet article illustre comment les techniques empruntées aux neurosciences, notamment l’électroencéphalographie (EEG) d’un côté et l’fMRI (functional magnetic resonance imaging) de l’autre, contribuent à étudier en temps réel le traitement du langage. Pour le côté EEG, l’article illustre l’exemple du traitement neurocognitif de structures linguistiques complexes, qui comportent le subjonctif ; pour le côté fMRI, l’exemple d’études comportant des phrases contrefactuelles au subjonctif est considéré. Dans un premier temps, les auteurs introduisent les principaux marqueurs langagiers en neurophysiologie qui conduit à une modélisation neurocognitive du traitement du langage. Parmi eux, la N400, marqueur d’intégration lexico-sémantique, la LAN(détection) et la P600 (réanalyse voire réparation), complexe biphasique supposé signer le traitement morphosyntaxique. Fondés sur une étude EEG menée sur le traitement neurocognitif de phrases au subjonctif en français par des francophones et, par la suite, sur des études fMRI et EEG, l’article aborde le traitement des phrases contrefactuelles construites avec le subjonctif en allemand et en anglais respectivement par des germanophones et par des anglophones. Falsifiant de la sorte les théories de la linguistique et les modelés psycholinguistiques de traitement du langage, ce dialogue interdisciplinaire contribue pleinement à l’avancée des connaissances. ...more
[hal-04752646] Que faire de l'expression « intelligence artificielle » ?
L’expression intelligence artificielle (IA) intrigue, embarrasse, interpelle et, dans une certaine mesure, fascine. Tout ceci serait sans importance si ce n’était qu’une question « de mots », mais selon toute vraisemblance, il y a là un enjeu majeur du XXIe siècle. Est-ce un abus de langage de parler d’intelligence alors qu’on aurait affaire à une pure question de « sciences dures » ? Est-on face à un domaine technique qui se transforme en « fait social total » ? Doit-on, comme beaucoup le suggèrent, « démystifier l’IA » et expliquer en quoi consistent ses algorithmes ? A contrario, peut-on y voir un programme au long terme, une idéologie, une métaphysique ? L’article proposed’analyser la langue de l’intelligence artificielle et de passer au crible les expression-clés telles que l’intelligence, la décision, l’apprentissage, le biais, le jeu, etc. Si, comme le dit G. Braque « le vocabulaire est le sûr témoin d’une époque », peut-être avons-nous là une piste pour nous orienter dans les espaces indéfinis ouverts par l’intelligence artificielle ? ...more
Contrairement à une idée reçue, l’investissement de Pythagore en mathématique est resté très réduit ou inexistant. De la même manière, les pythagoriciens sont loin d’avoir eu un discours uniforme dans ce domaine, voire n’y ont prêté aucune attention pour la grande majorité. S’il existe bien des travaux mathématiques pythagoriciens au sens propre, d’autres spéculations sur les nombres ont amené à construire des discours de nature philosophico-religieuse sur les nombres. Cette tendance arithmologique a longtemps été considérée comme tardive, mais il existe un grand nombre de fragments qui témoignent de ce qu’ont pu être ces spéculations entre les ve et ive siècles avant notre ère. Une reprise du dossier montre la tentative pythagoricienne de relier des concepts abstraits aux nombres et aux divinités, afin de formuler des propositions éthiques, morales ou politiques. Le nombre ou le raisonnement mathématique devient donc un support de démonstration philosophique, sans être pour autant un principe. ...more
[hal-04754104] Essai sur le patrimoine des sciences
L’auteur invite à explorer le patrimoine des sciences à travers ses sept dimensions. La première campe la science comme décrypteur, révélateur et constructeur de patrimoine. Il en va ainsi des lieux même du terrain, de la rencontre d’un biotope ou d’un géotope. Mais pour se construire les sciences ont accumulé des collections d’objets, extraits de la nature à l’état brut (une plante d’herbier, un minéral remarquable ou encore les banques du vivant…) ou modifié voire reproduit, « incréments » élémentaires de patrimoine (un animal naturalisé, les méduses en verre des Blaschka…). Par ailleurs, les acteurs des sciences se servent d’instruments pour la recherche (dont l’obsolescence est source de sacralisation, tels ceux présentés au musée d’instrumentation optique de Biesheim). Celle-ci s’effectue dans des locaux dévolus à la pratique de la science et de sa communication (une université, un observatoire, ou encore la maison de Goethe à Weimar). Poursuivant cette déclinaison, l’auteur en arrive aux archives des sciences, produites par les chercheurs eux-mêmes, leurs correspondants, leurs organismes de tutelle, et qui conduisent à la mémoire de savants. Si les acquis de la science dans toute sa dimension sont perçus en termes de patrimoine de l’humanité, il s’agit en fait d’un patrimoine d’une nature très particulière puisqu’il se renouvelle perpétuellement sur lui-même : un patrimoine malléable, en génération permanente. ...more
L’article illustre la façon dont la recherche en sciences du langage portant sur le bilinguisme peut contribuer à améliorer les outils de diagnostic en orthophonie. Bien que de plus en plus d’études mettent en avant les avantages du bilinguisme, ce dernier continue à susciter de nombreuses interrogations et à être considéré comme source de troubles du langage à différents niveau d’acquisition. En décrivant la méthode innovante « FranPole », fondée sur des études traitant de l’évaluation du langage en contexte bilingue et des troubles spécifique du langage, l’objectif de l’article est de fournir quelques éléments de réponse aux patients bilingues, leurs parents et leurs enseignants face à leurs inquiétudes. ...more
[hal-04738260] Faire sens, faire science(s) : la question des caractères scientifiques des savoirs
Si les sciences humaines et sciences sociales posent un certain nombre de problèmes conceptuels, épistémologiques, institutionnels, elles posent également de fortes interrogations scientifiques quant à leurs histoires, leurs fonctions et la nature des connaissances et des savoirs disciplinaires qu’elles recouvrent. À leur décharge, les sciences et les discours scientifiques comme théories et pratiques intellectuelles posent également une multiplicité d’interrogations fondamentales parmi les suivantes : qu’est-ce qui caractérise foncièrement le concept de « pensées scientifiques » ? À quels degrés de certitude, la connaissance, les savoirs et les champs disciplinaires peuvent-ils accéder, étant donné les moyens dont nous disposons ? Quelle(s) sorte(s) de vérité(s) proposent-ils ? À partir de quelles caractéristiques et selon quels critères conférons-nous le qualificatif de « sciences(s) » ? L’enjeu de l’article est de souligner le crucial débat au cœur même des sciences humaines et des sciences sociales sous-jacent à leurs prétentions épistémologiques, celui d’une possible ou non articulation entre Sciences Humaines et sciences « non humaines » qui puisse dépasser l’alternative suivante : d’une part, l’existence dans les sciences de l’homme de mode d’explications pluriels et différenciés ; d’autre part , le fait qu’il n’y ait pas de ligne de démarcation définitive entre les différents modes d’explication à l’œuvre dans les S.H.S. et ceux mobilisés par les sciences de la nature ne conduit pas nécessairement à une reconnaissance implicite à une perméabilité méthodologique qui impliquerait alors un réductionnisme, à savoir : le naturalisme ou le physicalisme intégral comme seul horizon univoque de la scientificité. ...more
[hal-04421406] L'archéoastronomie à Rapa Nui
Jusqu'à sa découverte, le 4 avril 1722 (jour de Pâques), l'île Rapa Nui vécut en totale autarcie, développant une culture et une connaissance en relation directe avec le mouvement des planètes, des étoiles et l'apparition de phénomènes célestes temporaires (comètes, novae et supernovae). A l'abri de toute influence extérieure, les habitants ont ainsi développé au cours des générations une culture et un mode de vie basé sur le calendrier céleste. ...more
[hal-04418021] Le savant-fou au cinéma
Le présent article propose d'interroger la figure populaire du savant fou en remontant tout d'abord à ses origines littéraires, puis en questionnant sa mise en scène au cinéma. Il sera alors question de nous interroger sur la figure du savant fou en tant que figure porteuse de perturbations dans l'univers diégétique. A travers divers exemples tirés de la filmographie de David Cronenberg, nous chercherons à étudier les motivations de ces scientifiques et les conséquences de la libido sciendi. ...more
[hal-04416800] Les androïdes rêvent-ils de références fictives ?
Cet article s'intéresse aux références bibliographiques générées par l'outil ChatGPT3.5. À l'aide de cet outil fondé sur le modèle de génération GPT entrainé ChatGPT3.5, développé par la société OpenAI, nous avons exploré six thèmes différents et analysé un échantillon de références générées par le modèle, en français et en anglais. Les résultats ont révélé des pourcentages élevés de références fictives dans plusieurs domaines, soulignant ainsi l'importance de vérifier attentivement ces références avant de les utiliser dans des travaux de recherche. Une amélioration des résultats a néanmoins été notée entre mai et juillet en ce qui concerne les références en anglais pour des thématiques sur lesquelles ChatGPR3.5 a été particulièrement entrainé, mais la situation reste insatisfaisante en français par exemple. Il est de plus à signaler qu'une grande partie du texte de cet article a été généré par ChatGPT dans un travail commun avec l'auteur humain. ...more
Un poème sur la place de l'humain dans l'Univers, publié en hommage à l'auteur récemment disparu. ...more
Dans le roman d'Andreas Eschbach <i>Ein König für Deutschland</i> (2009), l'auteur avait le projet avoué d'éclairer ses lecteurs sur les dangers du vote électronique. Le portrait du personnage principal, informaticien obsessionnel, n'est qu'un aspect de la question : c'est la technique elle-même qui détermine l'incompatibilité de l'informatique et de la démocratie lorsqu'il s'agit d'élections. ...more