Présentation

Le projet porte sur l’analyse des processus à l’œuvre dans la configuration des réseaux spatialisés élaborés par les familles aristocratiques (notables gallo-romains, seigneurs, noblesse provinciale) à l’échelle du territoire qu’elles investissent. 
Entre résidence dans un lieu de pouvoir et investissement dans la terre, entre prestige social et rentabilité économique, quelles sont les « stratégies » d’implantation privilégiées par des acteurs animés par des logiques parfois contradictoires ? Comment le territoire, par la proximité spatiale dont il est porteur, contribue-t-il à l’émergence de liens privilégiés (alliances, clientèles etc.) ? En quoi les dynamiques des réseaux aristocratiques sont-elles révélatrices des reconfigurations territoriales (polarisation vs dispersion des lieux de pouvoir) ?

Objectifs et méthodologie :
Ce projet a pour objectif d’identifier la nature des réseaux aristocratiques et de réfléchir aux méthodologies appropriées à leur étude. Il favorisera une réflexion comparatiste entre spécialistes de périodes historiques différentes. Seront au cœur des discussions : 
Les réseaux aristocratiques antiques et modernes : quels sont les éléments constitutifs des réseaux (si on se réfère à l’analyse de réseaux, quels sont les nœuds i.e. les acteurs et quels sont les liens qui « font » les réseaux) ? Quels types d’interactions sociales prend-on en considération ? De quelles sources dispose-t-on pour les appréhender ? Quels outils mobiliser pour les restituer et les analyser (récit, bases de données, Social Network Analysis, graphes etc.) ? 
La spatialisation des réseaux en lien avec la structuration des territoires : comment s’exprime l’ancrage spatial des aristocrates ? Comment rendre compte de la pluralité des appartenances territoriales ? Quelle est la fiabilité de l’information sur le rapport aux lieux (questions des sources) ? Comment penser le lien entre l’ancrage spatial des aristocrates et les dynamiques territoriales ?