Sylvie Bourgeois. Marguerite Duras. Une écriture de la réparation

Sylvie Bourgeois

Résumé :
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L'Harmattan, 2007.Tout entière construite sur le retour en série des mêmes thèmes et motifs, l'œuvre de Marguerite Duras est souvent associée à l'obsession, une obsession à l'origine de laquelle se trouverait l'angoisse du manque, de la perte et de la déchirure. Il semble pourtant que cette répétition sans fin des mêmes motifs, bien que suscitée par des sentiments douloureux, puisse être envisagée comme le moteur d'une possible réparation. C'est ce que tente de montrer cet ouvrage à travers l'étude du retour régulier de deux topoï majeurs de l'œuvre : le bal et les gisants. Loin de considérer la description du simple point de vue du blocage, il s'agit alors de voir comment celle-ci devient un moyen, par le jeu de la reprise et des modifications, de transformer des scènes d'abord marquées par l'échec et la frustration en scène d'amour et d'accomplissement. En conduisant à une réutilisation subversive des topoï et des stéréotypes, la répétition semble en effet pouvoir mettre en place tout un dispositif transgressif de satisfaction des désirs interdits et de réalisation des fantasmes, capable de conjurer les sentiments initiaux de perte et de manque. Ne cherchant pas à reproduire le même, mais jouant du différent, la répétition pourrait bien être le lieu d'une redite positive, le moteur d'une réécriture jubilatoire sans fin, ouvrant un chemin vers l'apaisement et la réconciliation.NB : Cet ouvrage est issu de la thèse de doctorat. Table des matièresChapitre 1. Le bal et les gisants : une réécriture subversive de topoï littérairesPour commencer : quelques grandes scènes à travers les sièclesA. Des Impudents à L’après-midi de M. Andesmas : du refus des stéréotypes à leur mise en scène1. Les Impudents et La Vie tranquille : l’absence de stéréotypesUn horizon d’attente déçu – L’obstacle des conflits durassiens2. D’un Barrage contre le Pacifique à L’après-midi de M. Andesmas : le recours aux stéréotypesLe bal populaire – Autotextualité et stéréotypie – La séparation tragique3. Entre réussite et désacralisation : l’ambivalence des stéréotypesLe rêve de Cendrillon – Grandeur et absurdité de la mortB. De Moderato Cantabile à La Maladie de la Mort : entre exaspération et subversion des stéréotypes1. Le cycle indien, Moderato Cantabile, Hiroshima mon AmourLe bal et la passion - -Le bal mondain – L’amour et la mort – Subversion des stéréotypes2. Du cycle indien à L’Amant de la Chine du Nord : effacement et transfiguration des topoïLe cycle indien : la mise à distance du bal – L’apparition de « faux gisants » - Le retour à la danse : des rapports humains transgressifs3. La subversion : retourner aux origines de l’amourL’accentuation des motifs traditionnels de l’amour – Le rapprochement des deux scènes de la passionChapitre 2. Une lecture psychanalytique des scènes de bal et de gisantsA. Des scènes du fantasme1. La mise en scène du fantasme par l’écriture : scénario et souvenir-écranLes traces du fantasme dans les premières œuvres – Le recours aux stéréotypes : la construction du fantasme – L’effacement des scènes comme moteur du fantasme2. Des scènes originairesLa scène primitive – La venue au monde – Des lieux matricielsB. La mise en scène des conflits familiaux1. La figure paternelle et l’interdit de l’incesteLa Vie tranquille ou le meurtre originel du père – Le père : un spectre omniprésent – Les conflits œdipiens2. La mise en scène des rivalités familialesLa rivalité mère / fille – La rivalité père / filsC. Les désirs à l’œuvre dans le fantasme1. La scène primitive ou la scène de voyeurismeL’apparition de la figure du voyeur – Voir, se voir, être vu voyant2. Le regard interditRegard à mort – Le manque à voir ou le vertige mortel du vide3. Les instincts primordiaux d’Eros et ThanatosDe l’amour à l’amour à mort – Plaisir et souffranceChapitre 3. Répétition et variation : du blocage douloureux à la réécriture positiveA. La répétition : une recherche sans fin1. Les premières œuvres et la répétition bloquéeLa compulsion de répétition – De la répétition au leitmotiv de l’écriture2. L’origine retrouvée : une nouvelle répétitionModerato Cantabile et Hiroshima mon Amour : une répétition rituelle et libératoire – Une répétition régénératrice et créatrice – Les limites de la répétition : l’origine disparueB. Répéter pour conjurer l’impossible1. Le cycle indien et la célébration de la perteUn itinéraire « pour se perdre » - Célébrer et faire le deuil de l’origine perdue – De l’événement au récit mythique2. Les faux gisants : un chemin vers la réconciliationLa répétition simple – La répétition en série – La réécritureC. La réécriture du roman familial : le retour aux origines et la tentative de réconciliation1. La réécriture théâtrale : la réconciliation avec la figure maternelleDes Journées entières dans les arbres : l’acceptation de l’amour mère / fils – L’Eden Cinéma : la conquête de l’harmonie familiale2. La réécriture romanesque : dépasser l’interdit et rendre l’amour possibleDu bal au bac : le rêve réalisé – Variation sur les gisants : un nouveau contact avec la mère – Variation sur les faux gisants : l’accès à la jouissance3. La répétition du bal dans le dernier livre de l’enfanceDe la déchirure à la réunion – La réparation du tissu textuel
Date de publication : 2007-06-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Chercheur indépendant
Source : hal-04560469

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Sylvie Bourgeois. Marguerite Duras. Une écriture de la réparation, 2007-06-15. URL : https://hal.science/hal-04560469