Le Doyen de Killerine : entre hasard et providence ?

Alisson Cheng

Résumé :
International audience
Au XVIIIe siècle, où la matière romanesque expose une collusion privilégiée entre le hasard et le démiurge, l’œuvre prévostienne loin de déroger à la tendance, regorge de ces signes organisateurs du destin. Dans le Doyen de Killerine (1735-1740), le partage qui s’impose entre hasard malheureux et Providence met singulièrement en exergue l’existence des personnages, tributaire du caractère exceptionnel de la destinée romanesque. Dans une architecture du roman qui tend à organiser les apparitions du hasard comme une menace essentielle pour les personnages, le brouillage des repères tant actantiels que spatio-temporels la systématise. Dès lors, les opérateurs optiques et les occasions qui se font les alliés de l’arbitraire et du sort, la force des contradictions qui contraint les existences à envisager le retournement funeste d’un bonheur assuré rendent a priori toute prévention caduque. À travers l’intrusion répétitive du hasard, qui entre dans la composition d’épisodes parallèles, l’auteur nous éclaire sur la démarche de personnages soumis à l’imminence du destin.
Mots-clés : doyen, hasard, Prévost, Providence
Date de publication : 2010-09-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Sorbonne Université (SU)
Source : hal-04569699

Citer ce document

Alisson Cheng, « Le Doyen de Killerine : entre hasard et providence ? », Loxias, 2010-09-15. URL : https://hal.science/hal-04569699