Cycnos | Volume 31.1 - Love's Labour's Lost de Shakespeare ou l'art de séduire | Du texte à la scène
Love's Labour's Lost et Love's Labour's Won : Conversation avec Christopher Luscombe
Abstract :
International audience
Alors que la comédie de Shakespeare, Love's Labour's Lost, vient d'être mise au programme de l'agrégation (2014-2015 et 2015-2016), il se trouve, par un heureux hasard, que la pièce figure en ce moment à l'affiche du Royal Shakespeare Theatre à Stratford-upon-Avon. Christopher Luscombe, le metteur scène, relève un pari audacieux : pour la première fois, il monte ensemble Love's Labour's Lost et son hypothétique suite, Love's Labour's Won, pièce dont nous ne savons quasiment rien mais que Francis Meres, maître d'école et grammairien, cite dès 1598 dans son Palladis Tamia où il fait l'inventaire des pièces et poèmes à l'actif du dramaturge. Comme Meres ne mentionne pas The Taming of the Shrew, on s'est demandé à juste titre si cette dernière ne correspondait pas à l'énigmatique Love's Labour's Won, dont le titre peut évoquer la fin heureuse des amours tumultueuses de Katherina et de Petruchio. Si séduisante fût-elle, cette hypothèse va être invalidée en 1953, année où, grâce à la découverte d'un certain Solomon Pottesman, Love's Labour's Won réapparaît aux côtés de Love's Labour's Lost sur le fragment d'un inventaire du Registre des Libraires datant d'août 1603. 1 Sur ce document, The Taming of a Shrew est bel et bien citée dans la liste. Désormais, après de longs débats entre critiques, il semble que ce soit Much Ado About Nothing qui réunisse le plus de suffrages. Écrite aux alentours de 1598-99, cette comédie comporte en effet plusieurs points communs avec Love's Labour's Lost dont elle partage le goût du mot d'esprit (« wit »), l'amour du verbe et l'exubérance. Autre atout non négligeable en faveur de cette hypothèse, le dénouement joyeux et relativement traditionnel de cette pièce par opposition à la fin, plus
Published : 2015
Citation
Sophie Chiari, « Love's Labour's Lost et Love's Labour's Won : Conversation avec Christopher Luscombe », Cycnos, 2015. URL : https://hal.science/hal-03134687