Écrire le silence et l’amnésie : Georges Perec et Jean-Roger Essomba

Patricia Bissa Enama

Résumé :
International audience
Des écrivains contemporains tourmentés par les thèmes de l’absence et du silence, nous pouvons compter parmi les premiers Georges Perec. Cette obsession se justifie par la disparition de sa famille causée par les violences du génocide et de la deuxième guerre mondiale. Le traumatisme d’une vie déchirée se trouve donc à l’origine de son écriture de fait, le plus intéressant est d’explorer les moyens que l’auteur emprunte pour le mettre en mots. Dire la violence familiale est aussi le dessein de Jean-Roger Essomba. Sans être une œuvre autobiographique, Une Blanche dans le noir raconte les détresses causées par les coutumes en Afrique et qui poussent les jeunes à une immigration forcée. Il nous semble que certaines réalités sont si difficiles à exprimer que les auteurs empruntent souvent des thèmes particuliers et une écriture spécifique pour le dire. Ils mettent en scène des personnages amnésiques ou frappés par la folie, plongés dans l’inconscient du coma, engagés dans une quête-enquête, pour enfin atteindre l’utopie. Un monde qui sera d’une manière ou d’une autre la critique de la société réelle. Autant de manières de dire le silence, le traumatisme par une narration oblique. Ce moyen est-il efficace pour évacuer le traumatisme et vider le monde de telles catastrophes ?
Date de publication : 2011-03-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Université de Yaoundé I (UY1)
Source : hal-04531102

Citer ce document

Patricia Bissa Enama, « Écrire le silence et l’amnésie : Georges Perec et Jean-Roger Essomba », Loxias, 2011-03-15. URL : https://hal.science/hal-04531102