Présentation - Idiomes, fleurs obscures

Philippe Marty

Résumé :
International audience
Le mot « idiome » ne trace aucune frontière et ne revendique aucun territoire, puisqu'il les porte en lui, ne voulant dire rien d'autre que : « langage propre à ». A ce que l'on veut : une nation, une province, un groupe, une personne, un écrivain. Tandis que « langue », « dialecte », « patois », « parler » se définissent les uns par rapport aux autres, c'est-à-dire en découpant des ordres et des limites (linguistiques, géographiques, institutionnels), « idiome » ne s'occupe que de soi, est affaire privée. Le « simple particulier » n'étant ni homme public, ni savant ou spécialiste, ne va pas au-delà de soi-même, de sa propriété. De celui-ci la parole ne s'exerce que « privatim », elle est inapte à la harangue ou à la controverse, et elle est naïvement pacifique, car des particuliers qui s'ignorent ne se font pas la guerre : chacun se contient et s'affaire dans l'enceinte de son territoire. Le « privatus » n'est ni maître ni esclave, ni colon ni colonisé, ni vénéré ni méprisé ; on ne lui demande rien et il ne demande rien.
Date de publication : 2003-12-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Faculté des Lettres, arts, philosophie, psychanalyse (UPVM UM3 UFR1) ; Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)
Source : hal-04505324

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