Éloge de l’onomatopée ou Comment la langue hongroise fait entendre sa différence

Patrick Quillier

Résumé :
International audience
Une langue nationale est jugée (par le linguiste Antoine Meillet) obscurément et comme scandaleusement locale : le hongrois. Mais on peut montrer, en prenant des exemples sonores ou « anschaulich » (« parlants », « stimulant l'imagination »), non seulement qu'il n'y a pas de « petites » langues auxquelles on pourrait reprocher leur faible diffusion, mais encore que le hongrois doit nous intéresser par la façon unique dont il s'est réformé au XIXe siècle. Si le hongrois est « concret » en effet, ce n'est pas par attachement chauvin au sang et au sol : les réformateurs hongrois ont enrichi leur langue en puisant, certes, dans le fonds historique et dialectal, mais aussi par l'emprunt, le calque, et surtout l'invention de mots cherchant à entendre et faire entendre leur référent. Voici, donc, un idiome dont le territoire est ouvert à tous, puisqu'il va de l'oreille à la bouche, ouvert comme la plaine hongroise et, dans la néologisation, sans limite autre que la justesse musicale de l'impression.
Date de publication : 2003-12-15
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Université de Nice Sophia-Antipolis (UNSA)
Source : hal-04509696

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Éloge de l’onomatopée ou Comment la langue hongroise fait entendre sa différence, 2003-12-15. URL : https://hal.science/hal-04509696