À travers un verre, obscurément : Michaux ou l’opacité de la langue
Résumé :
International audience
Very early in his career, Henri Michaux has written against the necessity of transparency and clarity, both western traditional standards, supposed to convey intelligibility to writings as guarantee of their meaningfulness and value. The poet claims the opacity of his language, willingly barbaric. Such an opaque writing should guarantee the poet the authenticity and selflessness of the reading and averts any temptation of elucidation; here is the most efficient safety against the risk of alienation and assimilation of the individual into a fallacious universality, but also against any risk of the other’s intrusion into its consciousness, through the transparency of the word. Michaux does not seek confidence, avowal and self-exposure; he writes for self-exploration, exorcism, and yet he surely accepts the possibility of being understood and seen by some happy few, some fraternal reader, bound together by common scars. Despite his search for ethic and aesthetic opacity, surely the most significant trademark of his poetic, Michaux can’t be read as a hermetic poet.
Écrivant contre la nécessité de clarté et de transparence qui permettrait l’intelligibilité des productions écrites, garante de leur sens comme de leur valeur, Michaux revendique donc la pratique d’une langue opaque, volontairement « barbare », qui appelle une lecture authentique et désintéressée de toute élucidation, préservant ainsi l’individu de toute assimilation dans un universel fallacieux mais aussi et surtout des infiltrations d’Autrui par le biais de sa parole. Michaux ne cherche pas la confidence, l’aveu et l’exposition de soi-même ; s’il écrit pour se parcourir et s’exorciser, il accueille toutefois la possibilité qu’un lecteur-frère, aux épreuves communes, puisse l’entendre. Ainsi, l’éthique et l’esthétique de l’opacité qui le caractérisent n’en font pas pour autant un poète taciturne ou volontairement hermétique.
Date de publication : 2017-09-14
Citer ce document
Valentine Meydit-Giannoni, « À travers un verre, obscurément : Michaux ou l’opacité de la langue », Loxias, 2017-09-14. URL : https://hal.science/hal-04516303