La quête du père absent chez Paul Auster et Albert Camus
Résumé :
International audience
Paul Auster et Albert Camus sont deux écrivains contemporains appartenant à deux contextes socioculturels différents. Cela dit, ils nous ont laissé deux romans dont l’écriture est propice à une étude comparatiste. En effet, Le Premier homme d’Albert Camus et L’Invention de la solitude de Paul Auster partagent la même problématique qui est la quête du père absent. Cette quête, dont l’origine est l’angoisse du présent se heurte, dans ces deux récits, à de nombreuses difficultés. La reconstitution de la figure paternelle, essentiellement caractérisée par l’anonymat et le mystère, s’avère pénible et parfois même désespérante. Outre cela, les deux romanciers ne disposent que de peu d’informations quant à leurs pères ce qui complique leur tâche. Conséquemment, le sujet du récit impose la forme de celui-ci : la figure parentale dont ils n’ont que des souvenirs fugaces et des idées floues ne peut être appréhendée qu’au moyen d’une écriture de fragmentation et de dépersonnalisation. Les deux auteurs ont, en fait, opté pour un style impersonnel dans le but d’accéder à la vérité dans toute son authenticité. L’écriture mime donc l’objet de la quête d’autant plus qu’elle bouleverse les schémas de l’autobiographie classique habituellement reconnue par la linéarité. Il s’agit donc d’étudier deux récits dont la structure est éclatée voire labyrinthique qui acquiert par là une dimension heuristique.
Date de publication : 2013-09-15
Citer ce document
Walid Saket, « La quête du père absent chez Paul Auster et Albert Camus », Loxias, 2013-09-15. URL : https://hal.science/hal-04523579