Gentilshommes provençaux aux colonies : une enquête sur les mobilités impériales d’Ancien Régime

Valérie Piétri

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Résumé :
National audience
Mes premiers travaux sur la noblesse provençale m’ont permis d’entrevoir à quel point l’horizon de ce groupe social, massivement engagé dans la marine royale et très lié au grand commerce marseillais, était ouvert sur le reste du monde. Plusieurs nobles provençaux se sont, en effet, établis dans les colonies françaises d’outre-mer, mais leur départ m’avait jusqu’alors plutôt conduit à les exclure de mes recherches au profit des lignages qui évoluaient au sein de l’espace métropolitain. Par ailleurs, leur nombre et leur destination est aujourd’hui inconnu en l’absence d’étude précise sur le sujet. Or, la Provence n’est pas isolée dans ce cas et peu de travaux existent sur les familles/individus nobles ayant choisi de s’établir dans ces territoires lointains, à l’exception de quelques études de cas qui mettent surtout l’accent sur les familles françaises établies dans une colonie particulière ou des travaux de François-Joseph Ruggiu et Vincent Gourdon (2009 et 2011) sur les nobles expatriés au sein de l’Empire français qui sont très tournées vers la Nouvelle France. Le projet que je souhaite développer dans ce groupe de recherche se place dans le prolongement de cette dernière approche avec, comme point de départ, la Provence. L’étude des nobles provençaux qui se sont installés dans les colonies françaises d’outre-mer aura ainsi pour objectif de comprendre la manière dont ces projets migratoires se sont construits et comment ils ont pu s’inscrire dans des stratégies familiales complexes, entre les branches qui restent et celle qui partent. Il s’agit tout d’abord d’identifier ceux qui partent pour déterminer s’ils répondent à un profil type (par exemple le cadet en quête de fortune) ou s’ils définissent des parcours plus variés, s’ils sont nombreux ou exceptionnels, s’ils ont des destinations privilégiées, s’il existe des « filières » ou s’ils se répartissent de manière aléatoire en fonction de concours de circonstances indéfinis. Il s’agit également de comprendre comment et pourquoi ils ont choisi leur destination, de suivre leurs éventuelles errances ou tentatives successives, de connaître leurs motivations, de repérer les personnes ou les institutions qui ont joué un rôle dans leur décision et dans leur parcours migratoire. Enfin, on pourra s’interroger sur la manière dont ce départ a modifié leur position au sein de leur parenté, mais aussi au regard de la société de leur temps que ce soit dans les sociétés qui les accueillent ou dans celles qu’ils ont quittées. Dans cette perspective, le fait d’avoir une bonne connaissance des archives provençales constitue un appui solide et surtout la promesse de trouver des sources inédites sur un sujet difficile à saisir, notamment par le biais de la correspondance échangée avec les parents ou les amis restés en Provence.
Date de publication : 2022-12-16
Type de document : Communication dans un congrès
Affiliation : Unite de recherche migrations et sociétés (URMIS) ; Université Nice Sophia Antipolis (1965 - 2019) (UNS) ; COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR205-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Cité (UPCité)-Université Côte d'Azur (UCA)

Citer ce document

Valérie Piétri, « Gentilshommes provençaux aux colonies : une enquête sur les mobilités impériales d’Ancien Régime », Pionnières et pionniers des migrations globales (XVIIIe-XXIe siècle), 2022-12-16. URL : https://hal.science/hal-03971120