Images et temporalités de l'effondrement

Aurélien Portelli

Lire ce document Page de l'archive
Résumé :
International audience
The Collapse (L’Effondrement), a 2019 television series by the "Parasites," chronicles the fall of industrial civilization. The collective of authors was inspired by the theory of collapse to write the script of the eight episodes, filmed in sequence shot. This filming choice questions the temporalities of the series. In the first place, the sequence shot captures the time of the urgency with which the characters are confronted and constrains the moment of decision to the immediacy of the action. It imposes on the other hand constraints in terms of scenario which derealize the time of the collapse. Secondly, the narrative structure of the series operates a temporal loop and echoes the “time of the project” as defined by Jean-Pierre Dupuy, without however respecting its meaning. Thirdly, the series inscribes its action in the time of survival in a situation of collapse of the social order. Confronted with violence and danger, some characters show individualism and others altruism, while two models of social organization try to ensure the survival of their members in the face of collapse. Human history would thus be led to continue its course, despite the fall of civilization. Following the historian Lucian Boia, we propose to link this representation to the archetype of the deciphering of the future, which constitutes the invariant in the stories of the end of the world.
L’Effondrement, série télévisée réalisée en 2019 par les « Parasites », relate la chute de la civilisation industrielle. Le collectif d’auteurs s’est inspiré de la théorie de l’effondrement pour écrire le scénario des huit épisodes, filmés en plan-séquence. Ce choix de réalisation conduit à interroger les temporalités de la série. En premier lieu, le plan-séquence saisit le temps de l’urgence à laquelle les personnages sont confrontés et contraint l’instant de la décision à l’immédiateté de l’action. Il impose en revanche des contraintes scénaristiques qui déréalisent le temps de l’effondrement. En second lieu, la structure narrative de la série opère une boucle temporelle et fait écho au « temps du projet » tel que défini par Jean-Pierre Dupuy, sans en respecter toutefois le sens. En troisième lieu, la série inscrit son action dans le temps de la survie en situation d’effondrement. Confrontés à la violence et au danger, certains personnages font preuve d’individualisme et d’autres d’altruisme, tandis que deux modèles d’organisation sociale tentent d’assurer la survie de leurs membres. L’histoire humaine serait ainsi amenée à poursuivre sa course, malgré la chute de la civilisation. En suivant l’historien Lucian Boia, nous proposons de relier cette représentation à la structure archétypale du déchiffrement de l’avenir, qui constitue l’invariant dans les récits de la fin du monde.
HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03871173/file/HAL%20Portelli.pdf
Date de publication : 2022-11
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)

Citer ce document

Aurélien Portelli, « Images et temporalités de l'effondrement », Revue (In)Disciplines, 2022-11. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03871173