La métaphore de l’absence de la mère chez Rosa Chacel, Ana María Matute et Elena Quiroga

Lou Freda

Résumé :
International audience
L’absence de la mère dans les romans écrits sous le franquisme a été remarquée par plusieurs critiques. Les héroïnes des œuvres d’Ana María Matute, d’Elena Quiroga et de Rosa Chacel font partie de ces personnages orphelins de mère, et ce manque maternel est à questionner dans la mesure où l’absence de cette dernière provoque la création de son image, reconstruite à partir des lambeaux des discours d’autrui. La mère devient paroles rendues images. N’est-ce pas là la fonction de la métaphore, qui se sert du pouvoir imagé de la langue pour combler les lacunes de la parole objective ? L’absence de la mère chez Matute, Quiroga et Chacel est d’autant plus métaphore qu’elle permettrait, d’après des chercheur.e.s comme Guadalupe María Cabedo, la remise en question d’une société franquiste inhibitrice. Nous nous proposons donc de nous interroger sur la création narrative de la figure de la mère qu’opèrent les narratrices des œuvres Tristura, Escribo tu nombre, Memorias de Leticia Valle et Primera memoria : comment son absence autorise l’introduction de substituts qui forment des stéréotypes de femmes de la société franquiste ? Comment la présence de la mère inconnue dans le discours de l’Autre permet sa création narrative par la narratrice ? Comment la mère se fait-elle elle-même métaphore de la contrainte sociale dans le contexte historique de l’Espagne franquiste ?
HAL : https://hal.science/hal-03871497v1/file/HAL%20Freda.pdf
Date de publication : 2022-11
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines (CRIIA) ; Études romanes (EA 369) ; Université Paris Nanterre (UPN)-Université Paris Nanterre (UPN)
Source : hal-03871497

Citer ce document

Lou Freda, « La métaphore de l’absence de la mère chez Rosa Chacel, Ana María Matute et Elena Quiroga », Revue (In)Disciplines, 2022-11. URL : https://hal.science/hal-03871497