Pour un développement psychique durable : le corps comme réponse à l’invocation de l’Autre
Résumé :
National audience
Affirmer la différence entre corps et organisme reste plus que jamais nécessaire par opposition à l’idée, aujourd’hui disséminée, que la souffrance psychique pourrait être détectée par des évidences extérieures à la parole, mesurée par des statistiques et cataloguée par des codes supposés facilitateurs du dialogue entre les chercheurs de ce domaine. Le passage, progressif, d’organisme à corps est une conquête du symbolique sur la matière, on ne peut le dater. Est-ce un organisme ce sur quoi compte le petit de l’homme à sa naissance ? Si l’on tient compte de la transgénérationnalité du signifiant, nous en viendrons à penser que le futur bébé subit, dès avant sa conception, l’influence du champ du langage. Ce qui n’est pas sans conséquences pour sa vie, pour la physiologie de son corps et ses façons de tomber malade. Le corps en tant que potentialités subjectives dépend de l’Autre et c’est ce qui signale notre humanité. La naissance de l’être en tant qu’humain ne commence ni ne se termine avec sa naissance biologique. Elle est de l’ordre d’un devenir continu, fruit des marques laissées par le langage de l’Autre sur l’organisme supposé, devenu corps langage. Corps sensible au dire, on n’en a pas encore tiré toutes les conséquences, surtout en ce qui concerne le traitement des cadres psychopathologiques de l'enfance. Dans le présent article, nous reprenons les opérations d’incorporation du signifiant par le biais de l’objet voix pour proposer, en empruntant le concept de développement durable et à contresens des critiques actuelles au traitement psychanalytique de l’enfant autiste, que seul le maniement clinique de la pulsion et ses circuits permet un changement durable en termes psychopathologiques et la durabilité de ce corps, si particulière, par l’enfant.
Date de publication : 2012-12
Citer ce document
Inês Catão, « Pour un développement psychique durable : le corps comme réponse à l’invocation de l’Autre », Oxymoron, 2012-12. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03651169