Programme
Du point de vue épistémologique des interactions sont-elles possibles ou souhaitables entre la linguistique et la sémiotique dans le cadre du discours rapporté ? Que nous apportent, sur le discours autre, les études menées dans les domaines de la peinture, du cinéma ou de la musique ? Qu’est-ce que la citation d’un geste ou d’un corps autre? Quels nouveaux paramètres théoriques et pratiques doivent entrer en ligne de compte dans cette conception du « tout sémiotique » ? Nous proposions donc trois axes.
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1. Approches linguistiques et discursives : nous privilégions des recherches portant sur des marqueurs inédits ou de nouveaux corpus (notamment électroniques), sur le rôle des indicateurs vocaux, posturaux, gestiques de la parole de l’autre, sur les renouvellements théoriques en matière d’énonciation, de polyphonie et de dialogisme mais aussi, dans le domaine littéraire, les questions d’allusion, de source, de plagiat.
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2. Approches sociales : nous nous intéressons aux formes sociales des circulations de discours, approches diachroniques et synchroniques, perspectives médiologiques, notamment dans la matérialité des discours (circulation des slogans, inscriptions, bons mots, parole sociale, le lexi-com comme l’appelle Alain Rey), le goût des dictionnaires de citations, des aphorismes ou piques célèbres.
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3. Approches intersémiotiques : nous nous inspirons notamment des travaux de Michel Decaudin sur le collage et le montage en poésie (1978), d’Anthony Wall (perspective bakthinienne et plurisémiotique sur la citation du geste) ou de Marie-Dominique Popelard (approche communicationnelle de l’art) qui ont notamment publié un collectif Citer l’autre paru en 2005. Ils ont abordé la citation d’un point de vue pragmatique, comme un acte accompli à plusieurs. Quel rôle et quelle forme le discours d’autrui prend-il dans des formes autres que textuelles ? Quelles pratiques matérielles (coller, découper, imiter, monter) recouvre la citation ? Sur quel matériau se construit-elle (texte, voix, image, corps…) ?
On notera que ces trois axes peuvent s’envisager à travers toutes les époques. Sur le plan graphique par exemple, les couleurs, la ponctuation, la mise en page des manuscrits sont très importantes pour l'approche du discours rapporté et de la citation dans les textes médiévaux de même d'ailleurs que le jeu sur les images et leur reproduction - ou non - d'un manuscrit à l'autre. A l’autre extrême, les textes électroniques peuvent faire preuve d’une extrême flexibilité pour citer…
Le colloque s’est tenu à Nice, sous l’égide de l’Université de Nice-Sophia Antipolis. Conférences plénières :
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Marie-Dominique Popelard, Université Paris III - Sorbonne Nouvelle, « La citation comme pratique dialogique dans les arts »
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Alain Rabatel, Université Claude Bernard-Lyon 1 (IUFM), « Analyse pragma-énonciative des discours rapportés incrémentés dans des structures hypertextuelles pluri-sémiotiques »
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Jean-Marie Klinkenberg, Université de Liège, « Voir le verbe, dire l'image : Esquisse d'une systématique »