Symptôme…
Abstract :
National audience
Au temps de RSI le repérage du symptôme s’effectue sur un dessin, paru dans Ornicar ? n°2 p.99, et qui a été produit par Lacan à la séance du 17.12.1974. Ainsi le séminaire RSI de Lacan devient le commentaire de ce dessin. Il y a lieu de distinguer, au niveau des dimensions R,S,I au moins deux modes de relation : celui de « jonction (/)» et celui de « fusion (#)» ou d’épissure. Une épissure, et donc la mise bout à bout de deux dimensions, s’accompagne d’un mouvement subjectif à forte composante émotionnelle, d’un vécu de l’ordre de l’Unheimlich, parfois d’une impression de déjà-vu, ou encore du vécu d’un sentiment. Dans chaque cas il s’agit de ce que Lacan nomme franchissement, qui équivaut à ce que, aujourd’hui, en physique, on nomme changement de phase. L’épissure constitue à la fois une butée et un franchissement. Sa pérennisation équivaut cliniquement à l’installation d’un « état limite ». Elle s’accompagne d’une réduction momentanée d’une unité du nombre des ronds liés borroméennement. Sur le nœud à trois la réduction à deux ronds affecte un des pétales du nœud et donc consomme la perte d’une des trois jouissances (JA, J$, JF) qui y sont repérables. Une telle réduction signe dans chaque cas l’abolition d’une différence. Trois épissures sont envisagées : S#R (pour l’angoisse), R#I (pour l’inhibition) et I#S (pour le symptôme). Cette dernière est susceptible d’une double lecture : soit comme une imaginarisation du symbolique iS, soit comme une symbolisation de l’imaginaire sI, permettant de lire le symptôme tantôt comme un rêve, tantôt comme un mythe. Ce qui pâtit en la circonstance c’est différence entre le vrai et le faux. La réparation du nœud affecté d’une épissure relève du recours à une dimension supplémentaire, à une sorte de pacte social, censé rétablir la propriété borroméenne et donc calmer le jeu des pulsions. A défaut, le cumul de deux épissures entraine la perte définitive de la propriété borroméenne et la transformation du nœud à trois en un nœud en trèfle ouvrant ainsi la voie vers une évolution d’ordre psychotique.
Published : 2010-04
Citation
Stoïan Stoïanoff-Nenoff, « Symptôme… », Oxymoron, 2010-04. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03645518