La revue

Politique éditoriale

La création et la mise en ligne de la revue Oxymoron poursuit l'objectif suivant : proposer chaque année, un à deux numéros thématiques où la dimension du dialogue entre les disciplines des lettres, des arts et des sciences humaines (neurosciences, linguistique, philosophie, ethnologie, histoire, sociologie, histoire de l’art, littérature et psychanalyse) sera mise en avant.

Politique scientifique

La proposition que nous voudrions soutenir avec l’existence de la revue Oxymoron est de faire coexister les savoirs psychanalytique, neuroscientifique, artistique, littéraire ainsi que ceux issus des sciences humaines dans une démarche trans-disciplinaire. L’étymologie latine de trans, nous renvoie à l’« au-delà ». La transdisciplinarité pourrait être alors être reconnue pour ce qu’elle est : un inconfortable et pourtant nécessaire « au-delà du principe de plaisir » monodisciplinaire (1).

Pour nous, invoquer la transdisciplinarité n’est pas céder aux sirènes des discours courants mais bien tenter de redonner à la découverte freudienne toute sa vigueur. En effet, Freud inventant la psychanalyse le fait dans un dialogue réellement trans-disciplinaire comme en atteste son texte de 1913 : L’intérêt que présente la psychanalyse (2).

Lorsque Freud choisit d’exposer dans une revue italienne transdisciplinaire, Scientia, ce qu’il en est de la psychanalyse, c’est dans un dialogue serré avec les sciences de l’esprit : la philosophie, l’esthétique, les sciences du langage, l’ethnologie, la sociologie. Ce dialogue avec les sciences dites de l’homme n’a rien d’une visée impérialiste, mais s’attache à laisser se développer les interrogations mutuelles nées de la rencontre de la « jeune science » psychanalytique mettant en avant une dynamique psychique originale puisqu’insue du sujet du cogito et des savoirs déjà constitués. La transdisciplinarité n’est jamais chez Freud une espèce de molle « bonne volonté » qui conduirait le chercheur à « s’ouvrir » à l’autre, mais bien une nécessité épistémologique où le manque de chacun peut venir solliciter la « libido transdisciplinaire » de l’autre. « Science du détail », du déchet, la psychanalyse constitue à partir des morceaux laissés tombés par les autres champs disciplinaires une logique de la structure où se valide l’hypothèse de l’inconscient. En retour, elle se laisse interroger, voire bousculer par les sciences de l’esprit qui l’obligent à définir chaque jour plus précisément ses modèles, ses concepts et ses applications.

Le but d’Oxymoron est donc moins d’appliquer la psychanalyse que de co-impliquer la psychanalyse et d’autres champs du savoir.

Notes

  1. 1. Freud S. (1920) Au-delà du principe de plaisir in Œuvres Complètes, Tome XV, trad. fr., Paris, P.U.F., 1996, 273-338.

  2. 2. Freud S. (1913) L’intérêt que présente la psychanalyse, in Œuvres Complètes, Tome XII, trad. fr., Paris, P.U.F., 2005, 95-125.