Les accordages émotionnels vecteurs de la renégociation de l’implication professionnelle
Résumé :
International audience
Les éducateurs, novices ou experts, sont toujours embarrassés lorsqu’il s’agit de s’expliquer sur leur implication affective et émotionnelle dans les relations éducatives. Ils présentent ces dimensions comme incontournables et irréductibles (« on ne travaille pas avec des morceaux de bois »), mais les envisagent le plus souvent comme des variables parasites, en mesure de biaiser, voire de pervertir ou de dévoyer le caractère professionnel des relations éducatives (« comment rester professionnel quand on est comme ça engagé avec l’autre ? »). Le professionnalisme butte ainsi sur une double impossibilité : renoncer à la raison ou se couper des passions… Il existe une autre façon d’aborder ce paradoxe. C’est celle qui consiste, pour l’éducateur, à accepter de prendre le risque du transfert, en considérant que c’est parce que nous nous émouvons ensemble (usager et éducateur) d’une fiction commune, que nous inventons chaque jour un nouveau monde, dans un mouvement où nous tentons de vivre ensemble, en accordant nos affects et nos représentations, à travers nos prises de position. Nous envisagerons ainsi les émotions comme permettant une coopération, un « accordage » des acteurs, dans une dynamique de réactualisation, de renégociation du réel vécu ensemble, dans le but de poursuivre la création d’une fiction commune transformatrice de ce réel.
Date de publication : 2009-06-04
Citer ce document
Jean-Frédéric Dumont, « Les accordages émotionnels vecteurs de la renégociation de l’implication professionnelle », Actes éducatifs et de soins, 2009-06-04. URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03424573