Thomas Hardy’s Silences
Résumé :
L'article s'emploie à analyser les diverses formes du silence. Il propose un classement des différentes formes de silence : le silence linguistique (qui va du silence de l'infans au silence de la communion en passant par le silence comme signe), le silence esthétique (qui va du silence de l'ineffable au silence de la vision ou de l'intuition), le silence métaphysique (du silence des choses au silence de Dieu), le silence narratif (le récit fait naître un monde en l'arrachant au silence, pour l'y replonger sitôt la lecture terminée), et le silence temporel (ce qui est écrit est pris entre le silence de ce qui n'est plus et le silence de ce qui sera, entre la nostalgie et l'attente). La poésie de Hardy utilise essentiellement trois formes de silence: esthétique, temporelle et métaphysique. Dans Far from the Madding Crowd, Hardy utilise presque toutes les formes du silence comme langage, mais très rarement le silence des choses, à l'inverse de The Return of the Native, où le silence de la Nature (dans la description de Egdon Heath au début du roman) sert de métaphore au silence de l'inexistence qui précède le récit. Encadré par le silence de l'inexistence narrative et le silence des choses, ou de Dieu, le langage de Hardy est le vecteur privilégié de la création d'un monde à partir du silence. S'agissant du style de Hardy, l'article reprend une distinction faite jadis entre suture et polyphonie, et conclut que le style de Hardy, plutôt que polyphonique, peut se définir comme la transmutation linguistique d'une multiplicité de silences.
Date de publication : 2012-01-16
Citer ce document
Jean-Jacques Lecercle, « Thomas Hardy’s Silences », Cycnos, 2012-01-16. URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/263