Cycnos | Numéros | Volume 26.1 - Peter Greenaway

Résumé :

Dans ce texte, je considère le film de Greenaway, The Falls, comme une méditation deleuzienne élargie sur les modes de réception d’un Evénement. Je soutiens que (1) le film déterritorialise la forme documentaire à travers la narration mensongère des réactions à un événement invisible et inexprimable (appelé le Grand Evénement Inconnu), (2) que son contenu revient à n’être que le catalogue de ces différentes réactions en termes de perte d’une identité préalable fixe et d’entrée dans le devenir (le film énumère les différentes modalités et degrés du devenir-oiseau, (3) que sa subjectivité sous-jacente est celle de la ligne d’envol activée par le devenir (illustré dans le film par Erhaus Falluper), et que (4) sa vision est d’ordre éthologique car il s’agit d’une typologie des degrés d’affinité entre les devenirs et la ligne d’envol, allant de la conformité à un modèle (oiseau-devenant) à l’invention d’une nouvelle possibilité de vie (devenir-oiseau).

In this text I consider Peter Greenaway's film The Falls as an extended Deleuzian meditation on modes of reception of an Event. I argue that (1) the film deterritorialises the documentary form  with the falsifying narration of responses to an unseeable and unsayable event (called the «Vast Unknown Event»),(2) its content amounts to a catalogue of these diverse responses in terms of the loss of previous fixed identity and the entry into becoming (the film enumerates various modalities and degrees of becoming bird),(3) its subtended subjectivity is that of the line of flight empowered by the becoming (exemplified in the film by Erhaus Falluper) (4), its vision is ethological: a typology of the degree of affinity between the becomings and the line of flight, ranging from conforming to a model (becoming-bird) to inventing a new possibility of life (bird-becoming).

Date de publication : 2012-01-16