Brecht et Einstein

Jan Knopf, Françoise Balibar

Résumé :
Extrait de Brecht-Handbuch, Stuttgart, 1980
International audience
C'est en liaison avec le Galilée, et tout particulièrement à l 'occasion de sa troisième version (1953-1955), que Brecht conçut le projet d'une pièce intitulée La Vie d'Einstein. Dans la scène des physiciens de Splendeur et Misère du Troisième Reich, il est indirectement question d'Einstein: des physiciens discutent secret du comportement des ondes dans un champ gravitationnel et se demandent ce qu'Einstein entend par là(... ). L'intérêt porté par Brecht à Einstein remontait à plus de vingt ans, époque à laquelle il avait étudié la théorie d'Einstein. En 1930, il avait assisté à une conférence prononcée par Einstein à la Marxiste Arbeitschule, conférence qui s'était achevée par une discussion portant sur les conséquences sociales de la physique et au cours de laquelle Einstein avait fait montre de pas mal d'inconscience. Dans les années qui suivirent, Brecht emprunta à la théorie du champ développée par Einstein, certaines métaphores qu'il appliqua aux processus sociaux et à leur transcription scénique. Sa conférence intitulée Le théâtre expérimental est influencée par Einstein, et Brecht alla même un jour jusqu'à se définir comme "Einstein de la nouvelle forme théâtrale". Dans les ébauches de la seconde version du Galilée, Brecht mentionne par deux fois la fameuse "formule universelle" E =mc2 : il oppose alors les conséquences pratiques de cette formule (Hiroshima) aux interventions de son auteur (faire avancer la science pure).
Date de publication : 1989
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Karlsruher Institut für Technologie (KIT)
Source : hal-03390210

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Jan Knopf, Françoise Balibar, « Brecht et Einstein », Alliage, 1989. URL : https://hal.science/hal-03390210