Jean Rouch, un griot gaulois

René Prédal

Résumé :
International audience
En 1947, alors qu'il est en mission d'étude ethnographique à Niamey, Jean Rouch effectue avec Jean Sauvy et Pierre Ponty la première descente du Niger en pirogue. Durant cette aventure, il enregistre en 16 mm une chasse à l'hippopotame au harpon chez les Sorko, document qui, gonflé en 35 mm, réduit à douze minutes et agrémenté d'un commentaire, sera distribué avec Stromboli de Rossellini par les Actualités françaises comme court métrage de première partie sous le titre: Au pays des mages noirs. Ainsi débutait, il y a plus de quarante ans, la triple carrière de Jean Rouch, anthropologue, cinéaste et surtout cinéaste anthropologue, qui ébranle les certitudes, pose des problèmes et fraye des voies aux confluents de la théorie et de la pratique. Âprement discuté par les ethnologues, mais tout autant par les cinéastes, les techniciens, les sociologues et les cinéphiles, le travail de Jean Rouch l'a conduit aux plus hautes fonctions scientifiques (au sein du CNRS où il est maître de recherches) et cinématographiques (à l'origine de la Nouvelle Vague, initiateur en Europe du «cinéma direct», aujourd'hui directeur de la Cinémathèque française). Mais, sous la diversité des apparences, l'unicité de la démarche et la cohérence de la pensée de ce griot gaulois vivifie en réalité depuis 1947 aussi bien la création audiovisuelle que la recherche en sciences humaines.
Date de publication : 1990
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Université de Caen Normandie (UNICAEN) ; Normandie Université (NU)
Source : hal-03391622

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René Prédal, « Jean Rouch, un griot gaulois », Alliage, 1990. URL : https://hal.science/hal-03391622