L'angoisse du saucier-chimiste au moment de la liaison
L'angoisse du saucier-chimiste au moment de la liaison: Petit récit moléculinaire
Abstract :
International audience
Tout était prêt, là, sous ses yeux: les morceaux detendron de veau à la chair rose mêlée à des bandes blanches de la graisse et des plaques hyalines du cartilage, la carotte, pelée et finement émincée, l'oignon et le bouquet garni... Il savait qu'il n'avait qu'à tendre le bras pour attraper farine, beurre, œufs et crème fraîche, et que muscade, sel et poivre attendaient à leur place sur l'étagère à épices. Il connaissait parfaitement la recette, maîtrisait superbement ses feux, les ustensiles étaient sans reproche, donc, tout allait s'enchaîner merveilleusement pour aboutir à cette blanquette dont il s'était fait une spécialité et qui lui valait chaque fois une petite ovation lorsque, soulevant le couvercle de la grande soupière, il offrait à ses hôtes une image visuelle et olfactive de la perfection...
Published : 1989
Citation
Jean Matricon, « L'angoisse du saucier-chimiste au moment de la liaison », Alliage, 1989. URL : https://hal.science/hal-03376626