Violence, les dérives d'un mal nécessaire

Zaineb Hamidi

Résumé :
Freud dans ses nombreux travaux a étudié le caractère fondamental et fondateur de la violence qui, selon lui, domine la vie psychique. La violence ouvre au symbolique, structure et participe du lien social, et est nécessaire autant qu'inévitable. Elle est dans le même temps témoin d'un conflit intrapsychique dont la non résolution pourrait entraîner l'aspect destructeur d'une violence désertée et désertant le registre du symbolique. Psychisme et social sont intrinsèquement liés, mais la violence relève d'abord d'une réalité psychique, avant que de se manifester à travers le lien social. Le social en tant qu'Autre, instance symbolique indispensable à l'émergence du sujet et par laquelle la personne pourra entendre quelque chose de son histoire (en lien avec l'Histoire culturelle et cultuelle qui l'aura vu naître et évoluer), permet de pacifier les conflits internes et la violence qui en découle et de mieux les symboliser, et ce afin d'assurer le développement et l'équilibre psychique dans sa dynamique. Mais force est de constater que nos villes sont en proie à une violence destructrice et déliante plutôt que créatrice de lien.Cet article appréhende la violence selon les conceptualisations psychopathologiques et psychanalytiques et en quoi il s'agit, dans beaucoup de cas de violences urbaines, par l'exemple de l'adolescent souvent préjugé comme source la plus importante de violence, d'une tentative d'extériorisation et de résolution de conflits intrapsychiques que le social, pour des raisons que nous explorerons, ne permet plus – du moins aussi facilement – de symboliser et de dépasser.
Date de publication : 2013-07-29

Citer ce document

Zaineb Hamidi, « Violence, les dérives d'un mal nécessaire », Cycnos, 2013-07-29. URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/215