Nouveaux Imaginaires | 2. La production du savoir : formes, légitimations, enjeux et rapport au monde | Savoirs et colonialité
Surveiller et prévenir : le préfet d'Alger et les archives de surveillance
Résumé :
International audience
Notre réflexion se fonde sur l’analyse du fonds d’archive du cabinet du préfet régional d'Alger et du cabinet du préfet du département d'Alger, disponible au centre des archives d’outre-mer (CAOM) d’Aix-en-Provence. Cas unique au sein de l’empire colonial français, l’Algérie est considérée comme le prolongement de la métropole de l’autre côté de la Méditerranée . Vers la fin de la période coloniale, le département d'Alger voit ses limites et ses structures sensiblement modifiées avec la réforme de 1956 . À contre-courant de la « fiction » d'un État colonial omniscient, la lecture de ces sources de la gouvernance coloniale laisse apparaître des savoirs lacunaires et dominés par l'incertitude. Ils reflètent l’attitude d’un pouvoir avant tout préoccupé par la production et le maintien de l’ordre social colonial ainsi que par la pérennité de classifications qui doivent assurer sa viabilité . Notre réflexion se propose d’analyser la double dimension du savoir produit par les archives du CAOM, à savoir le fait qu’elles constituent d’abord un objet de connaissance pour l’historien mais qu’elles reflètent également un savoir incertain produit par l’administration coloniale à des fins de contrôle de la société ou en tout cas de ses éléments jugés les plus subversifs. Ainsi, quels sont les rapports entre le savoir produit par l’institution préfectorale et le pouvoir colonial ? Dans quelle mesure les autorités préfectorales et les sources de la gouvernance coloniale en Algérie produisent-elles un savoir spécifique ?
Date de publication : 2019-12-20
Citer ce document
Majid Embarech, « Surveiller et prévenir : le préfet d'Alger et les archives de surveillance », Nouveaux Imaginaires, 2019-12-20. URL : https://shs.hal.science/halshs-02422288