La mort se rit de nous : les calaveras illustrées par José Guadalupe Posada, une esthétique carnavalesque

Fanny Martinez

Résumé :
International audience
Cet article se propose de replacer dans leur contexte les célèbres gravures du Mexicain José Guadalupe Posada (1852-1913) représentant des calaveras-ces squelettes semblant plus vivants que les vivants, qui dansent, boivent, se courtisent ou font des plaisanteries grivoises-, lesquelles font aujourd'hui partie intégrante de l'iconographie instituée de la fête des morts au Mexique, mêlant images de la mort et représentations festives. La majorité de ces gravures furent en effet publiées sur des « feuilles volantes » issues de l'imprimerie d'Antonio Vanegas Arroyo (1850-1917), où leur fonction était d'illustrer des calaveras literarias, soit des compositions poétiques de caractère également populaire essentiellement écrites à l'occasion de la fête des morts. L'esthétique de « jovialité sinistre » et la visée satirique qui se déploient dans ces pages nous ont amené à explorer les origines de cette tradition visuelle et orale d'importance au Mexique, en la mettant notamment en lien avec le motif des danses macabres européennes ; l'analyse des interactions qui s'établissent entre texte et image dans la construction d'un humour subversif qui emprunte au macabre nous a, de plus, conduit à rapprocher ces gravures et ces poèmes des expressions carnavalesques telles qu'elles furent définies par Mikhaïl Bakhtine dans les années 1970.
Date de publication : 2019
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)
Source : halshs-01990487

Citer ce document

Fanny Martinez, « La mort se rit de nous : les calaveras illustrées par José Guadalupe Posada, une esthétique carnavalesque », Revue (In)Disciplines, 2019. URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01990487