Cycnos | Volume 32.2- Les guerres culturelles aux États-Unis | IV. Guerres culturelles : histoire, enseignement, mémorialisation
Historiogaphical Wars: Interpreting and Memorializing the Civil Rights Movement
Titre alternatif :
Guerres historiographiques : interprétation et mémorialisation du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis
Résumé :
International audience
In a recent lecture on the issue of commemoration and civil rights memory, scholar Renée Romano provocatively asserted that although it was important to recognize the achievements of antiracist movements in history, it was currently more important to focus on the racial oppression that had plagued U .S. society for centuries. In other words, she invited historians to investigate and expose the worst rather than the best aspects of American racial history in order to contribute to progress in the current society. This is only the latest development in a historiographical war that has been going on since the Reagan era. For more than three decades now, conservatives, liberals, and radicals have fought over the meaning of the civil rights movement in U .S. history and over the ways it should be remembered. This article identifies and analyzes three distinct interpretive wars since the 1970s. The first covers the 1970s and l 980s, the second runs from the early 1990s through the late 2000s, the third, currently in progress, seems to have taken shape during Obama's presidency. With the recent emergence of new protes! movements such as Black Lives Malter in response to police killings of people of color, the civil rights movement has become once again an object of heated debate redrawing the contours of conservatism, liberalism, and radicalism, thus reflecting the ongoing culture wars in American society.
Lors d'une conférence plénière délivrée en juin 2015 à Charleston, en Caroline du Sud, dans le cadre du congrès de la Southern Association for Women Historians (SAWH), l'historienne Renée Romano engage son auditoire à reconsidérer le sens et l'impact des commémorations du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis. 1 Exposant la thèse de son dernier ouvrage, Racial Reckoning, elle affirme, non sans provocation, que, bien que les multiples commémorations du mouvement des années 1960 aient conféré une visibilité certaine à l'expérience des Afro-Américains dans l'espace public étasunien, celles-ci n'ont apporté que peu de changement au récit dominant sur le sujet-qui ne rend pas compte de cette expérience de manière satisfaisante. Selon l'historienne, les processus de mémorialisation à l'oeuvre aux États-Unis depuis une vingtaine d'années n'auraient pas fait progresser la manière dont l'histoire raciale est appréhendée par le public. 2 Dans un contexte extrêmement tendu, caractérisé par les violences policières à l'encontre des Noirs et par l'émergence du mouvement Black Lives Matter dénonçant le racisme des forces de police et des institutions judiciaires, l'objectif de son intervention à Charleston était, à l'évidence, de souligner l'obligation morale des historiens de mettre l'interprétation historique au service de la justice sociale.
Mots-clés :
Civil rights movement, colorblindness, conservative, historiography, liberal, memory, post-racial, racial history, racism, radical
Date de publication : 2016
Citer ce document
Anne Stefani, « Historiogaphical Wars: Interpreting and Memorializing the Civil Rights Movement », Cycnos, 2016. URL : https://hal.science/hal-03161947