Faire sens, faire science(s) : la question des caractères scientifiques des savoirs
Titre alternatif :
Making Sense, Making Science(s) : The Question of the Scientific Characteristics of Knowledge
Résumé :
International audience
While the humanities and social sciences raise a certain number of conceptual, epistemological and institutional problems, they also raise strong scientific questions about their histories, their functions and the nature of the knowledge and disciplinary knowledge they cover. In their defence, science and scientific discourse as intellectual theories and practices also raise a multiplicity of fundamental questions, among the following: what fundamentally characterizes the concept of "scientific thoughts"? To what degrees of certainty can learning, knowledge and disciplinary fields have access, given the means at our disposal? What kind of truth(s) do they offer?On the basis of what characteristics and according to what criteria do we confer the qualifier of "science(s)"? The aim of this article is to highlight the crucial debate at the very heart of the humanities and social sciences underlying their epistemological pretensions, that of a possible articulation or not between the Humanities and the "non-human" sciences that can go beyond the following alternative: on the one hand, the existence in the human sciences of a plural mode of explanation ,on the other hand, the fact that there is no definitive line of demarcation between the different modes of explanation at work in the S.H.S. and those mobilized by the natural sciences does not necessarily lead to an implicit recognition of a methodological permeability which would then imply reductionism, i.e.: naturalism or integral physicalism as the only unequivocal horizon of scientificity.
Si les sciences humaines et sciences sociales posent un certain nombre de problèmes conceptuels, épistémologiques, institutionnels, elles posent également de fortes interrogations scientifiques quant à leurs histoires, leurs fonctions et la nature des connaissances et des savoirs disciplinaires qu’elles recouvrent. À leur décharge, les sciences et les discours scientifiques comme théories et pratiques intellectuelles posent également une multiplicité d’interrogations fondamentales parmi les suivantes : qu’est-ce qui caractérise foncièrement le concept de « pensées scientifiques » ? À quels degrés de certitude, la connaissance, les savoirs et les champs disciplinaires peuvent-ils accéder, étant donné les moyens dont nous disposons ? Quelle(s) sorte(s) de vérité(s) proposent-ils ? À partir de quelles caractéristiques et selon quels critères conférons-nous le qualificatif de « sciences(s) » ? L’enjeu de l’article est de souligner le crucial débat au cœur même des sciences humaines et des sciences sociales sous-jacent à leurs prétentions épistémologiques, celui d’une possible ou non articulation entre Sciences Humaines et sciences « non humaines » qui puisse dépasser l’alternative suivante : d’une part, l’existence dans les sciences de l’homme de mode d’explications pluriels et différenciés ; d’autre part , le fait qu’il n’y ait pas de ligne de démarcation définitive entre les différents modes d’explication à l’œuvre dans les S.H.S. et ceux mobilisés par les sciences de la nature ne conduit pas nécessairement à une reconnaissance implicite à une perméabilité méthodologique qui impliquerait alors un réductionnisme, à savoir : le naturalisme ou le physicalisme intégral comme seul horizon univoque de la scientificité.
Date de publication : 2024-11
Citer ce document
Faire sens, faire science(s) : la question des caractères scientifiques des savoirs, 2024-11. URL : https://hal.science/hal-04738260