Violence sexuelle et confrontation épistémique : le jugement de l'affaire de « la Meute » en Espagne

Sara Salderon, Marc Marti

Lire ce document Page de l'archive
Titre alternatif :
: Violencia sexual y enfrentamiento epistémico: la sentencia del caso « La Manada" en España
Résumé :
International audience
El caso en el que nos proponemos estudiar es un caso que ha recibido mucha atención mediática en España. Es el caso de la violación en grupo de una joven, durante las fiestas de San Firmin 2016, por 5 hombres adultos.Estos hechos fueron juzgados por primera vez por el Tribunal de Navarra el 20 de marzo de 2018. Se presentó una segunda apelación. La primera fue vista por la Cámara Navarra, la segunda por la Corte de Apelación y la tercera por la Corte de Casación el 21 de junio. Metodológicamente, lo que nos interesará es la construcción del conocimiento de los hechos tal y como se establece en la narrativa jurídica. El enfoque no es nuevo; Roland Barthes lo utilizó de manera convincente en dos casos de su época relacionados con homicidios: el muy famoso juicio de Dominici y el menos conocido juicio de Dupriez (Barthes, 1957). El título dado al primer caso es muy revelador, ya que el famoso semiólogo francés lo tituló "El caso Dominici o el triunfo de la literatura" (Barthes, 1957, 50-53). La presuposición de Barthes es, por lo tanto, doble. Por un lado, considera que la justicia, antes de dictaminar la sentencia, debe establecer la verdad de los hechos mediante una narración, que puede ser analizada como una narración literaria. Por otra parte, este análisis pone de relieve el hecho de que la narración, al establecer una relación causal entre los hechos, nunca es ajena al juicio ideológico: establecer la causalidad ya es juzgar (Barthes, 1957, 102).
Le cas sur lequel nous proposons de travailler est une affaire qui a été très médiatisée en Espagne. Il s’agit de l’affaire du viol collectif d’une jeune fille, au cours des festivités de San Firmin 2016, par 5 hommes adultes.Ces faits ont été jugés une première fois par le tribunal de Navarre le 20 mars 2018. Ils ont donné lieu à un second procès en appel. Le premier devant la chambre de Navarre, le second un procès en appel et le troisième devant la Cour de Cassation le 21 juin.Méthodologiquement, ce qui va nous intéresser, c’est la construction d’un savoir sur les faits tels que l’établit le récit juridique. La démarche n’est pas nouvelle, Roland Barthes l’a utilisée de façon convaincante pour deux affaires de son temps qui concernaient des homicides : le très célèbre procès Dominici et celui, moins connu, de Dupriez (Barthes, 1957). Le titre donné à la première affaire est très parlant, puisque le célèbre sémioticien français l’intitule « L’affaire Dominici ou le triomphe de la littérature » (Barthes, 1957, 50-53). Le présupposé de Barthes est ainsi double. D’une part, il considère que la justice, avant de rendre sa sentence, se doit d’établir la vérité des faits au moyen d’un récit, que l’on peut analyser éventuellement comme un récit littéraire. D’autre part, cette analyse met en relief le fait que la mise en récit, par l’établissement d’une relation causale entre les faits, n’est jamais étrangère au jugement idéologique : établir une causalité, c’est déjà juger (Barthes, 1957, 102).
Date de publication : 2019-12-20
Type de document : Communication dans un congrès
Affiliation : Laboratoire Interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés (LIRCES) ; Université Nice Sophia Antipolis (1965 - 2019) (UNS)-Université Côte d'Azur (UCA)

Citer ce document

Sara Salderon, Marc Marti, « Violence sexuelle et confrontation épistémique : le jugement de l'affaire de « la Meute » en Espagne », Nouveaux Imaginaires, 2019-12-20. URL : https://shs.hal.science/halshs-02422277