La science après Auschwitz

Benno Müller-Hill, Josiane Olff-Nathan

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Résumé :
International audience
Benno Müller-Hill aurait pu se contenter d'être un bon généticien, passionné par les mécanismes de reconnaissance de l'ADN, et de rester à l'abri,dans son laboratoire, du bruit et de la fureur du monde. Mais il est de ceux que la passion de la science pousse aussi vers l'histoire et la philosophie de leur discipline. Préoccupé par le silence de l'Université allemande sur son rôle pendant la période nazie, c'est à l'occasion d'une réflexion sur «la philosophie et le vivant», qu'il mit le doigt dans l'engrenage qui l'amena à écrire Todliche Wissenschatt (Science nazie, science de mort) paru en français aux Editions Odile Jacob en 1989. Comment la science a-t-elle pu conduire aux abominations des scientifiques nazis ? La recherche de la «vérité» pour elle-même, à l'exclusion de toute considération pour l'existence des hommes, est-elle capable d'engendrer de tels monstres? Pour Benno Müller-Hill, l'extermination des juifs,des tziganes et des malades mentaux, sous l'égide des psychiatres,des anthropologues et des généticiens, serait le produit d'une science sans justice, soumise à une «idéologie de la destruction, du mystère et de l'adoration du sang». Sommes-nous sûrs d'être aujourd'hui à l'abri de tout danger de cet ordre?
Date de publication : 1990
Type de document : Article dans une revue
Affiliation : Max-Planck-Institut für Neurobiologie (MPIN) ; Max-Planck-Gesellschaft

Citer ce document

Benno Müller-Hill, Josiane Olff-Nathan, « La science après Auschwitz », Alliage, 1990. URL : https://hal.science/hal-03401978