Réel ou réels, écologie d'une notion

Nicolas-Xavier Ferrand

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Résumé :
International audience
La question de la nature du réel est, pour l’historien de l’art, quasiment inévitable. Chaque œuvre d’art est l’expression d’un rapport au monde et donc, fait écho à un certain état du réel. On ne saurait imaginer une œuvre « en dehors du réel » : une œuvre est toujours en rapport indiciel, iconique ou symbolique avec celui-ci. Le problème est que toutes ces œuvres constituent les traces d’un réel perçu de façon extrêmement diverse par les auteurs des images, à tel point qu’on se demande même si c’est bien du même réel dont on parle. Si la fabrication d’images est un trait culturel partagé partout dans le monde et ce depuis 40.000 ans, il est impossible de créer un système explicatif recouvrant l’ensemble des productions et des pratiques. Le terme d’art lui-même ne se retrouve pas dans toutes les langues (ni chez les Egyptiens, ni vraiment chez les Grecs), et le sens que nous lui donnons ne remonte qu’à l’âge classique. L’interprétation courante envisage la réalité comme un diamant, au travers duquel les artistes regardent chacun leur tour, en prenant chaque fois une face différente. La réalité serait unique, et son expérience multiple. Cette vision tient le choc, du moins tant que l’on ne se penche pas sur l’histoire de la notion de réalité, qui est loin d’être aussi simple que cela.
Date de publication : 2019-09-19
Type de document : Communication dans un congrès
Affiliation : Centre Georges Chevrier. Sociétés & Sensibilités [Dijon - UMR7366] (CGC) ; Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

Citer ce document

Nicolas-Xavier Ferrand, « Réel ou réels, écologie d'une notion », Nouveaux Imaginaires, 2019-09-19. URL : https://shs.hal.science/halshs-02422684